Piqûres en boîte de nuit : Plus de 800 plaintes déposées en France, mais pas de trace de GHB dans les analyses

SERINGUE Le phénomène s’est étendu sur tout le territoire mais reste inexpliqué

X.R. avec AFP
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Les concerts et boîtes de nuit sont les endroits où l'on recense le plus ce type de phénomène. (illustration)
Les concerts et boîtes de nuit sont les endroits où l'on recense le plus ce type de phénomène. (illustration) — Elena Di Vincenzo/Mondadori Port/SIPA

Le mystère reste entier. Plus de 800 plaintes, 1.098 victimes recensées sur tout le territoire, dans des bars, des discothèques, des festivals, mais aucune piste. Les enquêteurs sont bien en peine pour expliquer ce phénomène des piqûres en soirée. Dans une note de synthèse de la DGPN datée du 7 juin, les rédacteurs évoquent « un mode opérateur » ne faisant pas de distinction entre les hommes et les femmes. Les marques de piqûres se situent sur « les bras », « les fesses », « le dos », sans que les victimes ne voient leur agresseur.

La note cite « des effets immédiats » mais aussi des « effets retardés » des piqûres avec parfois des « marques de bleus ». Les symptômes sont variés et vont « des maux de tête » aux « bouffées de chaleur » en passant par des « vertiges » voire une « perte de connaissance ». Mais les victimes ne font pas acte « d’agression sexuelle ou de vol consécutifs à la piqûre », a-t-on assuré à la DGPN, ce qui laisse perplexe sur les motivations des auteurs.

« Aucune trace de GHB »

« Lorsque les actes sont signalés, des prélèvements sont réalisés en priorité » avant même le dépôt de plainte. Jusqu’à présent, les analyses confiées à la police technique et scientifique n’ont relevé « aucune trace de GHB », drogue prisée des violeurs mais qui se métabolise très rapidement. On a ajouté que les analyses toxicologues avaient révélé parfois « une alcoolémie » et/ou des « traces de cannabis » dont la victime avait reconnu la consommation.

Dans un recensement effectué par l’Office de lutte contre les trafics de stupéfiants (Ofast) établi le 16 juin, il est fait état « d’environ 850 faits signalés », sachant qu’un fait peut concerner plusieurs piqûres lors d’un même évènement (concert, etc.). L’Ofast est chargé, depuis quelques jours, de centraliser « le nombre de faits et les éléments qualitatifs », mais si des investigations devaient conduire à la mise en lumière d’un trafic organisé, l’office saisirait les JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) concernées, a-t-on ajouté à la DGPN.