Hellfest 2022 : Le trajet jusqu'à Clisson, l'« excitation qui monte » avant d'atteindre la « terre sainte »
VOTRE VIE, VOTRE AVIS Depuis quelques heures, des dizaines de milliers de festivaliers s’acheminent vers la commune de Clisson, près de Nantes, où va s’ouvrir la 15e édition du Hellfest
- En voiture, en train, seul ou à plusieurs, les fans de métal sont en route pour le Hellfest 2022.
- Ils racontent la musique à fond, les rencontres sur le trajet, et l’euphorie qui les gagne à quelques heures de l’ouverture de l’événement à Clisson.
« Une montée lente et progressive de l’excitation avant de plonger corps et âme dans un autre monde ». Voilà les mots choisis par Lio pour décrire les 700 km de voiture qu’il s’apprête à avaler avec un ami pour rejoindre Clisson (Loire-Atlantique) depuis son village de Haute-Loire. Comme des dizaines de milliers de personnes venues des quatre coins de France et d’Europe, l’agent immobilier de 44 ans est déjà à fond même si la 15e édition du Hellfest, plus gros festival de musiques extrêmes qui se déroule cette année sur deux week-ends, ne démarre réellement que vendredi. Et il est loin d’être le seul : les nombreux fans de métal (privés du rendez-vous depuis deux ans en raison de la pandémie) qui ont répondu à l’appel à témoins de 20 Minutes confirment que l’événement ne commence pas aux premiers riffs de guitare mais dès qu’ils s’assoient dans la voiture, l’avion ou le train, en direction de leur « terre sainte ».
« Au moment du départ, une petite euphorie s’installe : on checke une dernière fois la voiture et nous prenons la route, sur une playlist du festival », raconte par exemple Alexandre, 25 ans. Si beaucoup en profitent pour réécouter des classiques, faire découvrir des « pépites » à leurs covoitureurs, ou peaufiner leur running order, il ne faut pas oublier de regarder à travers la vitre pour se glisser dans l’ambiance. « Au fur et à mesure des aires d’autoroute, le ciel bleu de la Côte d'azur s’assombrit, raconte « Clod », qui partira mercredi prochain de Nice, pour assister au deuxième week-end. Les cheveux des voyageurs qui font une pause s’allongent et leurs vêtements se parent de squelettes et autres noms imprononçables de groupes de black norvégien. Un regard, un sourire et un petit signe de reconnaissance de la main, les cornes du diable… Oui, nous sommes sur la bonne route ! » « On fait parfois des rencontres incongrues, comme une année où les membres du groupe Morbid Angel faisaient leur shopping », se rappelle Arnaud, qui fait la route pour la 12e fois.
Ambiance rock’n’roll dans le train
Il n’y a pas qu’aux stations essence où on sent monter l’ambiance du Hellfest. Ce jeudi, comme depuis quelques éditions, une armada de quelque 3.000 hellbangers va prendre place dans des trains spécialement affrétés par la SNCF, au départ de Paris et de Lyon. Comme dans les TER supplémentaires prévus pour rentrer sur Nantes le soir (au tarif de 5 euros), l’ambiance promet là encore d’être rock’n’roll. « En plus des animations prévues, certains amènent des enceintes, cassent la croûte, commencent déjà à nouer des relations pour s’installer ensemble au camping, raconte-t-on à la SNCF. Ils se plongent directement dans l’ambiance même si certains préfèrent se reposer, et profiter des derniers instants de sommeil ! »
Ce sera sûrement le cas de Lionel, qui traversera l’Atlantique en avion. « Ça fait deux ans que je l’attends, deux ans que j’ai ma place, trépigne-t-il. Entre-temps, ma vie familiale a évolué, je suis au Québec ! Mais il était inconcevable que je loupe cette fête. » Lui aussi aura tout de même un petit avant-goût puisque cette année, une guitare géante a été installée sur le parvis de l’aéroport Nantes-Atlantique pour accueillir les quelque 10.000 festivaliers qui viendront par les airs.
Mais le moment que ces métalleux attendent tous, avec parfois déjà « quelques acouphènes avant l’heure », c’est évidemment l’arrivée dans l’enfer de Clisson. Pour certains, c’est « le frisson qui monte en approchant du rond-point de la guitare » . Pour d’autres, c’est aussi la perspective du « plein de binouzes au Leclerc » ou de l’apéro offert par des inconnus « durant le bouchon d’arrivée, 2 km en 30 minutes » ou au camping, qui occupe les pensées. « Et une fois le bracelet posé ce sentiment : "Enfin de retour à la maison !" », poursuit Arnaud. « Nous voilà arrivés au week-end le plus important de toute l’année », résume Alexandre.