Bordeaux : Le tueur schizophrène de deux soignantes à Pau autorisé à quitter une unité pour malades difficiles

JUSTICE La justice a accepté la demande de Romain Dupuy, auteur des meurtres de deux soignantes à Pau en 2004, d’être transféré de l’Unité pour malades difficiles (UMD) de Cadillac vers un hôpital psychiatrique classique

20 Minutes avec AFP
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En Gironde, illustration de l'hôpital psychiatrique de Cadillac.
En Gironde, illustration de l'hôpital psychiatrique de Cadillac. — E.Provenzano / 20 Minutes

Il était placé depuis 2005 en hospitalisation sans consentement à l’Unité pour malades difficiles (UMD) de Cadillac, en Gironde. La justice a accepté, jeudi à Bordeaux, la demande de Romain Dupuy, auteur des meurtres de deux soignantes à Pau en 2004, d’être transféré vers un hôpital psychiatrique classique, a-t-on appris auprès de ses avocats.

Fin 2007, Romain Dupuy, souffrant de schizophrénie, avait été reconnu pénalement non responsable de ses actes et n’avait pas été jugé pour les meurtres à l’arme blanche au centre hospitalier psychiatrique de Pau, d’une aide-soignante et d’une infirmière qu’il avait décapitée.

Demandes régulières de transfert vers un hôpital psychiatrique classique

Ses avocats effectuaient des demandes régulières de transfert vers un hôpital psychiatrique classique depuis plusieurs années, contre l’avis des autorités. Dans son ordonnance, la juge des libertés et de la détention (JLD), qui vérifie tous les six mois que le régime d’internement des hospitalisés psychiatriques sans consentement est en adéquation avec leur état mental, a considéré que « le placement de M. Romain Dupuy en Unité pour malades difficiles est devenu irrégulier » et ordonné sa levée.

« Il est constant et médicalement constaté que M. Romain Dupuy ne relève plus actuellement d’une hospitalisation en UMD », a également estimé la juge, qui a demandé un maintien de « l’intéressé en hospitalisation complète » hors UMD. L’an dernier, la juge des libertés et de la détention s’était déclarée incompétente sur la question du transfert de Romain Dupuy.

« Revirement de jurisprudence capital »

« Cette ordonnance constitue un revirement de jurisprudence capital. Elle instaure enfin un contrôle réel du juge judiciaire, en l’espèce le JLD, sur les mesures de soins sans consentement dans les UMD », ont réagi Hélène Lecat et Serge Portelli, les avocats de Romain Dupuy.

La préfecture de Gironde, favorable au maintien en UMD, ou le parquet, peuvent toutefois faire appel de cette décision dans un délai de dix jours.