Ille-et-Vilaine : Gisant au fond de la Rance, la mystérieuse épave ZI 24 livrera-t-elle ses secrets ?

ARCHÉOLOGIE SOUS-MARINE Une nouvelle campagne de fouilles est actuellement menée dans l’estuaire de la Rance pour identifier cette épave

Jérôme Gicquel
Une nouvelle campagne de fouilles a lieu jusqu'au 24 juin dans l'estuaire de la Rance pour tenter de percer le mystère de l'épave ZI 24.
Une nouvelle campagne de fouilles a lieu jusqu'au 24 juin dans l'estuaire de la Rance pour tenter de percer le mystère de l'épave ZI 24. — T. Seguin / ADRAMAR
  • Une campagne de fouilles est actuellement menée dans l’estuaire de la Rance pour tenter de révéler l’identité d’une mystérieuse épave.
  • Gisant par 18 mètres de profondeur, l’épave dite de la ZI 24, a été déclarée en 1989.
  • Elle date de la seconde moitié du XVIIe siècle mais on ignore encore quelle était sa fonction.

Elle gît par 18 mètres de profondeur en amont du barrage de l’usine marémotrice de la Rance entre Dinard et Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), à une dizaine de mètres en dehors de la zone interdite à la navigation. Déclarée en 1989, l’épave dite de la ZI 24 n’a pourtant pas livré tous ses secrets et reste encore à ce jour non identifiée. Pour percer ce mystère, les équipes de l’Association pour le développement des recherches en archéologie maritime (Adramar) réalisent actuellement et jusqu’au 24 juin des fouilles dans l’estuaire de la Rance.

En 1996, une première expertise de l’épave avait permis de cartographier un alignement de onze canons de dimensions similaires disposés côte à côte et tête-bêche. De nouvelles fouilles menées en 2011, 2012 et 2021 avaient également permis de mettre au jour sous le sédiment du mobilier archéologique et des éléments en bois de l’architecture du navire.

Une épave datant de la seconde moitié du XVIIe siècle

Lors de la dernière campagne menée l’an dernier, les équipes de l’Adramar avaient réussi à dater l’épave de la seconde moitié du XVIIe siècle. Le squelette du navire se dessinant désormais, on sait aussi que l’épave fait environ trente mètres de long et huit mètres de large. « La construction massive et solide de l’épave ZI 24, renforcée dans les parties basses, conforte l’hypothèse d’un navire propre à l’échouage », souligne l’Adramar.



On ignore en revanche s’il s’agissait d’un vaisseau de guerre ou d’une frégate de commerce. « La poursuite de l’étude architecturale de l’épave permettra de documenter les pratiques architecturales de cette période de transition de la construction navale et de déterminer la fonction du navire », précise l’Adramar, qui espère bien révéler l’identité de cette mystérieuse épave.