Alsace : La région s'attend à une fréquentation touristique « au même niveau voire au-delà de 2019 »

ATTRACTIVITÉ L'Alsace attire toujours. Après un été 2020 compliqué et un suivant « correct », le prochain s'annonce prometteur. Malgré la relative absence des touristes asiatiques, remplacés par d'autres moins lointains

Thibaut Gagnepain
Les canaux de la Petite Venise à Colmar, un réagl pour les yeux !
Les canaux de la Petite Venise à Colmar, un réagl pour les yeux ! — Tourisme-Colmar /E.Fromm
  • Environ 5 millions » de personnes viennent en moyenne chaque année pour admirer Strasbourg, notamment, la cathédrale ou le célèbre quartier de la Petite France. La plupart à partir du printemps jusqu’au début de l’automne.
  • Cet été 2022 pourrait être exceptionnel pour le secteur à en croire les professionnels alsaciens.

Quelles langues entendra-t-on cet été en Alsace parmi les touristes ? Sans surprise, surtout le français, l’allemand, le belge et le néerlandais. La région séduit historiquement un public hexagonal et ses voisins proches.

« A Strasbourg, si on y ajoute les Italiens, surtout ceux du nord, ils représentent jusqu’à 70 % des visiteurs », abonde Patrice Geny, directeur général de l’office de tourisme de la capitale du Bas-Rhin. Où « environ 5 millions » de personnes viennent en moyenne chaque année pour admirer, notamment, la cathédrale ou le célèbre quartier de la Petite France. La plupart à partir du printemps jusqu’au début de l’automne.

Cet été 2022 ne sera pas à part. Mieux, il pourrait être exceptionnel pour le secteur à en croire les professionnels alsaciens. « Si on se fie aux réservations, on devrait être au même niveau voire au-delà de 2019, qui est notre dernière année de référence avant le Covid-19 », avance Marc Levy, le directeur d’Alsace destination tourisme (ADT), organisme qui gère la promotion du territoire. Cette année-là, 23 millions de curieux s’étaient pressés dans la région tout au long des quatre saisons.

Dont, aussi, des Américains et des Chinois, beaucoup moins présents aujourd’hui. Surtout à Colmar pour les derniers cités, eux qui avaient adoré une émission de téléréalité tournée en 2018 dans la préfecture du Haut-Rhin. « Si la clientèle asiatique a semblé être la plus présente en 2019 sur le terrain, elle ne représentait finalement que 2 % des nuitées globales », nuance-t-on à l’office de tourisme de la « Petite Venise » locale. En signalant un phénomène : « Nous relevons une présence qui continue de progresser de la clientèle espagnole ».

Un constat partagé à Strasbourg, avec une explication. « Les Espagnols avaient l’habitude d’aller aux marchés de Noël en Allemagne l’hiver sauf qu’ils étaient fermés cette année. Donc ils sont venus chez nous et ont adoré », estime Patrice Geny, sans non plus surestimer l’impact de cette nouvelle clientèle. Non, la majorité sera bien française. « Car beaucoup ont redécouvert leur territoire avec les restrictions, précise Marc Levy. Et il ne faut pas non plus sous-estimer tous les locaux qui vont rester là ou rayonner dans leur région proche cet été. A cause notamment de l’augmentation du prix du carburant. »

« On sent que les gens ont envie de bouger et de ressortir »

De quoi, encore, garantir des forts taux de fréquentation au château du Haut-Koenigsbourg, zoo de Mulhouse, Mont Sainte-Odile, montagne des singes, Ecomusée, parc du Petit Prince etc. Sans oublier la très connue route des Vins ! « Après deux années compliquées, on sent que les gens ont envie de bouger et de ressortir », abonde encore le responsable strasbourgeois qui a pu le vérifier lors des derniers week-ends prolongés. Les gîtes aussi.

« Le pont de l’Ascension était exceptionnel », confirme Eliane Claudel, responsable de la centrale de réservation pour le Bas-Rhin. « On avance de 8 à 10 % sur les réservations par rapport aux belles années et on devrait atteindre 90 à 95 % de remplissage sur les semaines de haute saison. » Un temps pour la plupart fermés, les hôtels sont aujourd’hui tous rouverts. L’été s’annonce radieux en Alsace.