Taxe sur les ordures ménagères : Pourquoi la facture va-t-elle grimper pour les Français ?

FISCALITE Enième coup porté au pouvoir d’achat. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères va augmenter un peu partout en France, selon une étude. On vous explique pourquoi

20 Minutes avec agences
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Des éboueurs pendant leur tournée, ici à Paris le 1er avril 2020.
Des éboueurs pendant leur tournée, ici à Paris le 1er avril 2020. — Jacques Witt/SIPA

Ça sent (vraiment) mauvais pour le portefeuille des Français sur le front du pouvoir d'achat. La dernière hausse - qui semble (bien) se confirmer – concerne le montant de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, la Teom. Elle ne cesse déjà d’augmenter, et visiblement, cela ne va pas s’arranger.
Selon une étude d’Amorce, une association de collectivités en charge des déchets, de l’eau et de l’énergie, la facture va sérieusement grimper dans « au moins » les trois quarts des collectivités.

Déjà menacés par une augmentation sensible de la taxe foncière et par l’ inflation qui pourrait atteindre en juin 5,4 % sur un an, les contribuables vont passer à la caisse pour leurs poubelles. « 91 % des collectivités interrogées disent qu’elles vont augmenter la Teom, 77 % disent que ça sera de plus de 5 % et 49 % de plus de 10 % », résume, ce jeudi, à 20 Minutes Nicolas Garnier, le délégué général de l’association, citant les réponses « d’Avignon, Troyes, Toulon, Clermont-Ferrand et des dizaines d’autres ».

« Il faudrait surtout taxer les industriels qui mettent sur le marché des matières pas recyclables »

Nicolas Garnier pointe notamment la hausse du prix de l’énergie pour faire rouler les camions et trier les déchets, mais il souligne surtout l’incohérence sur ce dernier point : le tri. Au cœur du problème, surtout, la hausse « importante », le 1er janvier 2021, de la taxe générale sur les activités polluantes (Tgap) dont les collectivités locales s’acquittent pour les déchets finissant dans un incinérateur ou qui sont stockés.

Alors que les Français ne sont pas devenus du jour au lendemain des champions du tri.
Nicolas Garnier, relayant le discours des collectivités, constate qu'« un tiers des déchets ménagers contiennent des produits qui ne sont pas recyclables. [Il faudrait plutôt] taxer les industriels qui mettent sur le marché des matières pas recyclables. »

Pour rappel, la Teom est payée par les propriétaires, en complément de la taxe foncière - c’est sur le même avis d’imposition – mais lorsqu’ils louent leur bien, les propriétaires la répercutent sur les locataires. Son montant dépend du type de bien, de sa situation et chaque année les collectivités revoient le taux de prélèvement. Et c’est en ce moment que se décident ces budgets, trop serrés.