Agression sexuelle : A Polytechnique, un quart des étudiantes interrogées disent en être victimes

Après le scandale sur des faits d’agressions à CentraleSupélec, le directeur de Polytechnique François Bouchet, a voulu « savoir ce qu’il en était » dans son établissement. Un questionnaire a été mené du 19 janvier au 6 février et rempli par environ 2.100 étudiants sur les 3.300 ayant intégré l’X entre 2018 et 2021, « soit plus de 60 % de réponses, une très forte participation », note le directeur.

Et le résultat fait, là encore, froid dans le dos. 23 % des élèves interrogés (très majoritairement des femmes) disent avoir subi une agression sexuelle lors de leur scolarité dans la prestigieuse école d’ingénieurs. On s’est frotté à elles, on a touché leurs seins, leurs fesses, on les a embrassées contre leur gré. Onze se déclarent victimes d’une tentative de viol ou d’un viol pendant leurs années à Polytechnique.

Un signalement au procureur de la République

« On est sous le choc, je ne pensais pas que ce questionnaire allait mener jusqu’à recenser des tentatives de viol ou des viols, ajoute François Bouchet. Ces faits révélés d’une grande gravité sont inacceptables. On doit se mobiliser pour que la parole se libère et améliorer encore notre plan d’actions lancé en 2017. Des ateliers sur les violences sexistes et sexuelles vont être rendus obligatoire pour tous les élèves dès juin prochain. Dès que j’ai connaissance de cas de sexisme, je les traite et je fais tout pour appliquer la tolérance zéro, c’est indispensable. »

Le directeur général a assuré avoir effectué un signalement au procureur de la République sur ces témoignages qui « restent cependant à ce stade malheureusement anonymes, a souligné François Bouchet. On se doutait qu’il y aurait des cas de violences sexistes et sexuelles qui remonteraient, de harcèlement, d’exhibitionnisme, de contacts non souhaités car on a aussi une cellule d’écoute qui avait été saisie de certains cas. »