Roissy : « L’avion fait à peu près n’importe quoi… » Une enquête ouverte après un « incident grave » sur un vol New York-Paris

AVIATION Les pilotes d'un Boeing 777 d’Air France ont brièvement perdu le contrôle de l'appareil alors que celui-ci était sur le point d'atterrir

Caroline Politi
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Un Boeing 777 de la compagnie Air France à Paris en janvier 2022 (illustration)
Un Boeing 777 de la compagnie Air France à Paris en janvier 2022 (illustration) — Jacques Witt/SIPA

« On a remis les gaz… Un problème de commande de vol, l’avion a fait à peu près n’importe quoi. » Grosse frayeur, mardi matin, vers 10h20, à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Un Boeing 777 d’Air France en provenance de l’aéroport JFK à New York a dû remettre les gaz en catastrophe alors qu’il s’apprêtait à se poser, a indiqué ce mercredi le BEA, le bureau d’enquête et d’analyse pour la sécurité dans l’aviation civile. Dans un enregistrement entre la tour de contrôle et le pilote, on entend ce dernier expliquer avoir brièvement perdu le contrôle de l’appareil.

La trajectoire du vol AF011 mardi matin
La trajectoire du vol AF011 mardi matin - Flightradar

« Une enquête pour "incident grave" a été ouverte car on nous a notifié une trajectoire d’approche non conforme, une remise des gaz qui ne l’était pas non plus et l’équipage a lui-même indiqué avoir connu des problèmes », a précisé le BEA à 20 Minutes. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’avion se trouvait à 1.200 pieds d’altitude, soit environ 370 mètres, et s’apprêtait à atterrir lorsque l’incident s’est produit après sept heures de vol sans encombre.

« On a remis les gaz »

Selon les enregistrements des échanges entre l’un des contrôleurs de la tour de contrôle et les pilotes, l’avion venait d’obtenir l’autorisation de se poser sur la piste 26L lorsqu’une alarme se déclenche. On peut entendre « Stop, stop ». L’aiguilleur cherche à joindre le pilote qui, au bout de quelques instants, lui dit, d’une voix stressée, « je vous rappelle ». En parallèle, le contrôleur donne l’ordre à un autre avion, en phase de décollage de ne pas aller au-delà de 1.500 pieds, probablement pour éviter toute collision. « On a remis les gaz, 4.000 pieds, on va les maintenir », finit par dire le pilote avant d’expliquer brièvement avoir eu des problèmes avec les commandes. « J’ai vu au radar que ça partait à gauche. » Quelques minutes plus tard, il se posera sans encombre sur la piste d’à côté. Aucune victime n’est à déplorer.

« Pour l’instant, toutes les pistes sont ouvertes pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé, indique-t-on au BEA. Un problème mécanique, humain… » L’avion a été immobilisé le temps que les données des boîtes noires soient extraites. Les pilotes seront également entendus. L’enquête pourrait durer plusieurs mois.