Morbihan : Deux millions d’euros de préjudice après l’attaque d’un train de marchandises

AGRICULTURE Plusieurs plaintes ont été déposées après l’attaque par des militants écologistes d’un train transportant plusieurs centaines de tonnes de blé samedi près de Pontivy

Jérôme Gicquel
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Une partie de la cargaison du train, qui transportait plusieurs centaines de tonnes de blé, a été déversée sur les voies.
Une partie de la cargaison du train, qui transportait plusieurs centaines de tonnes de blé, a été déversée sur les voies. — JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
  • Après l’attaque samedi d’un train transportant du blé par des militants écologistes, une enquête a été ouverte par le parquet de Lorient.
  • Le préjudice est estimé à deux millions d’euros avec près de 1.400 tonnes de blé qui ont été détruites.
  • L’action coup de poing des militants, qui entendaient dénoncer l’agriculture intensive, a été condamnée de tous bords.

Leur action coup de poing a suscité une vague d’indignation. Samedi matin, une cinquantaine de militants écologistes ont attaqué un train de marchandises transportant plusieurs centaines de tonnes de blé au niveau d’un passage à niveau sur la commune de Saint-Gérand près de Pontivy ( Morbihan). Revêtus de combinaisons, et pour certains de masques et de capuches, les activistes du collectif « Bretagne contre les fermes usines » ont d’abord monté un muret de parpaing en travers de la voie ferrée avant d’essayer de pénétrer à bord du train qui prenait la direction d’une usine voisine fabricant des aliments pour le bétail.

Un mur en parpaing a été montée en travers des voies ferrées pour bloquer le train de marchandises.
Un mur en parpaing a été montée en travers des voies ferrées pour bloquer le train de marchandises. - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

« Ils ouvraient ensuite les vannes des wagons conteneurs et faisaient ainsi se déverser des tonnes de blé sur les voies tandis que les auteurs prenaient la fuite », indique ce lundi dans un communiqué le parquet de Lorient. Selon le procureur Stéphane Kellenberger, le préjudice avoisine les deux millions d’euros. Au total, 1.390 tonnes de blé ont été détruites, « rendues impropres à toute destination ». « Une situation inacceptable en une période de tensions internationales majeures, alors que les pénuries se multiplient de par le monde », dénonce le parquet.

Après le dépôt de plusieurs plaintes, une enquête, confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Pontivy, a été ouverte pour « entrave à la mise en marche ou à la circulation d’un train » et « dégradations de bien privés ».

« Du terrorisme vert », selon la présidente de la FNSEA

L’action des militants, opposés à l’agriculture intensive, a été condamnée de tous bords. La préfecture du Morbihan a ainsi dénoncé un « acte de gaspillage alimentaire scandaleux au moment même où la France doit consolider sa capacité de production nourricière dans un contexte international difficile ». Samedi dans la soirée, le ministre de l’Agriculture s’est également fendu d’un tweet pour dénoncer un acte « simplement inadmissible et totalement irresponsable ».

« Détruire des productions de céréales alors que beaucoup de pays en manquent en ce moment… c’est affligeant. La justice doit passer », a écrit Julien Denormandie. Même son de cloche du côté de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, qui s’est dit « scandalisée » par cette action. « C’est un éco-terrorisme ou du terrorisme vert, je ne sais même pas comment l’appeler », a-t-elle indiqué sur le plateau de RMC.