Journée des droits des femmes : Un Train de l’Egalité pour sensibiliser le public des gares au sexisme
REPORTAGE A la veille de la journée internationale des droits des femmes, le Train pour l’Égalité était, lundi, gare de Lyon à Paris pour sensibiliser sur le sexisme
- La Fondation des femmes vient de terminer le premier tour de France de son Train pour l’Égalité. Sa dernière étape était à Paris, gare de Lyon, lundi.
- Les wagons du train accueillaient des conférences, des formations et des expositions sur la thématique du sexisme.
- « C’est un moyen de rassembler les associations féministes françaises et de les faire parler d’une même voix », explique-t-on à la Fondation des Femmes.
Un train en avance sur son horaire. A la veille de la journée internationale des droits des femmes, le Train pour l’Égalité de la Fondation des femmes était ce lundi à Paris, gare de Lyon. C’était la dernière de ses neuf étapes. A l’intérieur, conférences, expositions, formations de lutte contre le harcèlement de rue, le Train pour l'Égalité était un point de rencontre pour les associations féministes. Le long du quai 23 de la gare de Lyon, l’exposition créée pour ce train était ouverte au public.
Dans le dernier wagon du train, une trentaine de personnes sont assises dans le calme. Des femmes en majorité. « Ce n’est pas qu’on ne peut plus rien dire mais si on arrêtait de faire des blagues sur les blondes à longueur de journée, ce ne serait pas plus mal. » Micro à la main, Anne-Laure Thomas Briand les aide à repérer des phrases sexistes. « Il est important de les identifier, pour travailler sur le problème et faire bouger les lignes », affirme la directrice de l’inclusion et de la diversité chez L’Oréal. Anne Laure Thomas Briand est également cofondatrice de l’association Stop au sexisme ordinaire en entreprise (#StOpE). « Quand on m’a proposé de venir faire une conférence dans ce train, j’ai évidemment accepté. »
Le moyen de créer un réseau entre les associations
« J’ai deux casquettes, celle de femme impactée par le sexisme et celle de co-présidente d’une association d’aide aux sans-abri », explique Charlène Linganga, fondatrice d’Espoir. En marge d’une exposition au sujet des violences conjugales, la jeune femme fait la rencontre de deux membres de l’association Elle’s Imagine’nt, qui vient en aide aux victimes de violences familiales. L’occasion de créer des liens et de présenter sa propre initiative. « Le Train pour l’Égalité est aussi un bon moyen de se créer un réseau, explique-t-elle. Souvent des femmes se retrouvent à la rue pour fuir une situation familiale compliquée et maintenant je sais je pourrai les rediriger vers l’association Elle’s Imagine’nt. »
Myriam et Shirley, deux anciennes collègues de l’association SOS femme, basée dans en Seine-Saint-Denis, visitent l’exposition pour « voir si elles peuvent s’inspirer de certaines choses et les mettre en place auprès du public qu’elles accompagnent ». Comme elles, de nombreuses militantes et membres d’associations visitent le train. L’exposition imaginée par la Fondation des femmes se veut le point de rencontre des diverses associations féministes françaises. Pour la Fondation des Femmes, « l’objectif c’est aussi de réussir à parler ensemble, d’une seule voix. »
« Toucher le public des gares »
« Le but c’est vraiment de toucher le public des gares, qu’il y ait de tout », affirme une bénévole. Certains visiteurs se revendiquent féministes, d’autres sont simplement curieux. Pour Sedji, c’est un moyen de se renseigner sur un domaine qu’il ne connaît pas bien. « J’ai appris qu’une femme sur trois était concernée par l’avortement, je ne l’aurais jamais imaginé », confie-t-il. « Il ne s’agit pas uniquement de s’adresser à un public averti mais aussi de poser les bases pour ceux qui ne se sont jamais penchés sur ces questions », souligne Anne-Laure Thomas Briand.
Avec ses neuf étapes précédentes en région, le Train pour l’Égalité cherche à décentrer la lutte féministe de Paris. La Fondation des Femmes a également pu trouver des bénévoles relais dans certaines villes pour développer son action en dehors de l’Ile-de-France. A quelques semaines de l’élection présidentielle, l’association veut inciter le public à signer sa pétition en faveur de l’adoption de 10 mesures en 100 jours pour faire avancer la cause des femmes. Pour le collectif, la « demande est claire : nous voulons 1 milliard et un plan d’urgence, dans les 3 premiers mois du prochain quinquennat. »