Internet : L’Assemblée veut faciliter le contrôle parental sur les ordinateurs et objets connectés
PROTECTION L’objectif est de réduire les risques d’exposition des ados à la pornographie mais aussi le harcèlement en ligne
Le sujet est d’actualité, entre les actions de sensibilisation régulières au revenge porn et les affaires de cyberharcèlement scolaire de plus en plus médiatisées. Mi-décembre, la journaliste Salomé Saqué exposait à son tour sur LCP les dangers que la pornographie faisait peser sur les ados, entre influences sur des pratiques dangereuses et normalisation des violences sexuelles. L’Assemblée nationale s’est donc saisie du problème en votant à l’unanimité une proposition de loi présentée par le député LREM Bruno Studer.
Ce texte veut obliger les fabricants d’appareils connectés à inclure un contrôle parental gratuit et facile d’utilisation, des dispositifs encore trop peu connus ou utilisés. Les parents pourraient alors choisir d’activer ou non cet outil installé par défaut, lors de la première mise en service de l’appareil. Ordinateurs, smartphones, tablettes, téléviseurs, montres connectées, consoles de jeux vidéo seraient concernés, mais pas les box des opérateurs télécoms et la domotique.
« A 12 ans, près d’un enfant sur trois a été exposé à de la pornographie »
« C’est une loi de prévention qui ne peut pas tout » mais veut « apporter des outils pour aider les parents à exercer leurs responsabilités », a souligné Bruno Studer. « A 12 ans, près d’un enfant sur trois a été exposé à de la pornographie », a déclaré le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance Adrien Taquet pour illustrer les risques de l’internet auprès des plus jeunes. « Un enfant seul dans sa chambre avec un smartphone peut courir plus de dangers que s’il se promenait seul dans un parc le soir », a renchéri Alexandra Louis (groupe Agir, majorité) lors des débats.
Signe d’un certain sentiment de nécessité autour de ce texte à l’Assemblée, l’opposition a aussi salué son adoption. Virginie Duby-Muller (LR) s’est félicitée de voir ce texte s’attaquer à un « sujet de société majeur », Maud Petit (MoDem) soulignant qu’il permettait au Parlement français d’avoir un rôle « pionnier ». Muriel Ressiguier (LFI) a aussi salué ce texte mais estimé que l’on pourrait « aller plus loin », avec par exemple une possibilité de « limiter les publications sur les réseaux sociaux ».
Plusieurs amendements ont été adoptés en séance pour renforcer l’information des fabricants auprès des utilisateurs, ou encore solliciter l’avis de la CNIL sur le décret établissant les modalités du dispositif. Le texte, qui avait déjà reçu un appui unanime lors de son passage en commission, doit désormais être examiné au Sénat.