Féminicide à Nice : Près de 500 personnes réunies pour la marche blanche en mémoire de Lisa, 45 ans, retrouvée dans le coffre d’une voiture
HOMMAGE Le cortège est parti du boulevard Madeleine, au domicile de cette troisième victime de féminicide en 2022, pour rejoindre la promenade des Anglais et faire un lâcher de ballons
- Samedi dernier, les forces de l’ordre ont retrouvé le corps de Lisa, 45 ans, dans le coffre d’une voiture à Nice.
- Son ex-compagnon, qui a été mis en examen et écroué lundi soir, a reconnu l’avoir étranglé après une dispute.
- La famille de la victime organisait ce dimanche une marche blanche où près de 500 personnes se sont réunies.
« Maman, pourquoi les gens ont des ballons et des roses blanches ? », questionne un enfant qui voit passer les centaines de personnes réunies pour la marche blanche en mémoire de Lisa, victime du troisième féminicide de l’année. Cette femme de 45 ans a été retrouvée dans le coffre d’une voiture samedi dernier à Nice.
Pour rendre hommage à cette Niçoise, près de 500 personnes se sont rassemblées sur le boulevard de la madeleine ce dimanche, où des roses blanches, des bougies ont été déposées près d’un portrait de Lisa. Vers 13h30, le cortège, mené par les enfants de la victime, s’est dirigé vers la promenade des Anglais où une minute de silence a été observée et où un lâcher de ballons a eu lieu en présence d’élus comme Christian Estrosi et Eric Ciotti.
« Quand il se passe quelque chose comme ça, la seule chose qu’on veut, c’est être uni »
« Quand ça touche un proche, c’est comme si c’était nous », lance tristement Yaska entouré d’Alba et Hedi, la vingtaine, qui sont des amis proches des enfants de Lisa. Ils portent un tee-shirt blanc avec la photo imprimée de la victime. « C’était important pour nous d’être présents pour eux. C’est l’entourage, c’est le quartier. On se connaît depuis toujours. Si ça nous arrivait, on aimerait aussi qu’il y ait du monde. Quand il se passe quelque chose comme ça, la seule chose qu’on veut et dont on a besoin, c’est d’être uni. C’est tout ce qu’il nous reste ». Pour aider les enfants, une cagnotte solidaire a d’ailleurs été créée, notamment « pour payer les obsèques et les dépenses urgentes ».
L’entourage mais aussi des personnes comme Farah, étudiante en droit, ont souhaité marcher en mémoire de Lisa. Elle confie être « passée par là », se souvient de menaces telles que « si j’avais une arme, je t’aurais tiré dessus ». Alors aujourd’hui, en regardant, les larmes aux yeux, les enfants de Lisa, elle s’estime chanceuse d’avoir pu sortir de cette relation. En 2021, 113 femmes avaient été tuées par leur compagnon ou leur ex-compagnon selon les chiffres du collectif NousToutes, qui relaie sur les réseaux sociaux le décompte des féminicides depuis 2018.
« Ce n’est pas un fait divers »
La branche locale du collectif était d’ailleurs présente ce dimanche « en soutien aux proches ». « C’est un féminicide qui est arrivé localement et sur lequel on peut apporter une présence importante envers la famille », affirme l’une des représentes de NousToutes06. Elle ajoute : « Malheureusement, on voit avec ces chiffres [quatre féminicides en huit jours] que ce drame n’est pas un fait divers, ce n’est pas quelque chose qui arrive une fois. C’est représentatif d’un problème systémique, qui se rend visible par ces actes, qu’il faut continuer de combattre, en sensibilisant, en interpellant, pour qu’il y ait plus de moyens mis en place et pour que ça ne puisse plus se reproduire. »
L’ex-compagnon de Lisa, un homme de 60 ans, a été mis en examen et écroué lundi soir. Il s’était présenté à la police samedi dernier et avait reconnu « avoir étranglé la victime à la suite d’une dispute dont les raisons sont encore à établir précisément », a indiqué le procureur de la République de Nice.