Grenoble : La suspension du professeur de Sciences Po est une « erreur formelle » pour Jean-Michel Blanquer
CONTROVERSE Le ministre de l’Education nationale estime que la suspension du professeur de Sciences Po Grenoble accusé d’islamophobie n’était pas une bonne option
Interrogé ce mercredi sur LCI, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a regretté la décision de la direction de Science Po Grenoble de suspendre pour quatre mois un professeur accusé d’islamophobie, pour « propos diffamatoires ».
« Je pense qu’il y a une erreur formelle dans le fait de l’avoir suspendu », a affirmé Jean-Michel Blanquer en se disant « certain que la priorité n’est pas de sanctionner ce monsieur ». Interrogé sur la décision du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, de suspendre en réaction les financements de la collectivité à l’Institut d’études politiques, Jean-Michel Blanquer a répondu : « Je pense qu’il faut bien entendu réagir ». « Peut-être que ce n’est pas toujours des mesures spectaculaires qu’il faut prendre », a-t-il cependant ajouté.
Courriels véhéments
La polémique agite les milieux universitaire et politique depuis la suspension lundi de Klaus Kinzler, professeur d’allemand à l’IEP de Grenoble. Dans des interviews, l’enseignant décrivait l’IEP comme un institut de « rééducation politique », accusant un « noyau dur » de collègues, adeptes selon lui des théories « woke », d’endoctriner les étudiants, et la direction de l’IEP de laisser faire.
A l’origine, fin 2020, Klaus Kinzler et une collègue historienne avaient échangé des courriels véhéments à propos d’une journée de débats intitulée « racisme, antisémitisme et islamophobie » en contestant cette formulation et en critiquant l’islam.