Pas-de-Calais : 27 migrants meurent dans le naufrage de leur embarcation
IMMIGRATION Un nouveau drame s’est déroulé dans le détroit du Pas-de-Calais, où une vingtaine de migrants ont trouvé la mort en tentant de rejoindre la Grande-Bretagne
- 27 migrants ont trouvé la mort en tentant de rejoindre la Grande-Bretagne ce mercredi.
- Ils étaient une cinquantaine sur l’embarcation qui a chaviré au large de Calais.
- Avant ce drame, depuis début 2021, 7 migrants étaient morts ou portés disparus en mer du Nord.
Ce mercredi après-midi, une nouvelle opération de sauvetage a été diligentée par la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (PREMAR). Le bilan du naufrage au large de Calais d'une embarcation de migrants a été ramené à 27 morts et deux rescapés, selon un bilan consolidé du ministère de l'Intérieur. En tout début de soirée, le président Emmanuel Macron avait évoqué 31 morts dans ce naufrage qui est l'un des plus mortels enregistré dans la Manche.
« Vers 14h, un pêcheur a signalé la découverte d’une quinzaine de corps flottant au large de Calais. Un bâtiment de la Marine nationale a repêché plusieurs corps, dont cinq personnes décédées et cinq inconscientes, selon un bilan provisoire », a assuré le ministère de l’Intérieur.
Le ministre de l’Intérieur se rend sur place
Dans un communiqué, la PREMAR confirme que d’importants moyens aériens et maritimes sont déployés dans le cadre de cette opération de sauvetage. « Le pronostic vital de certains naufragés semble malheureusement engagé », est-il ajouté sans davantage de précisions.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, est attendu à l’hôpital de Calais, vers 19h, où il rendra visite aux rescapés. « Forte émotion devant le drame des nombreux morts dû au chavirage d’un bateau de migrants dans la Manche. On ne dira jamais assez le caractère criminel des passeurs qui organisent ces traversées », a-t-il déclaré sur Twitter.
Sur Twitter lui aussi, le premier ministre, Jean Castex, déplore une « tragédie » : « Le naufrage survenu dans la Manche est une tragédie. Mes pensées vont aux nombreux disparus et blessés, victimes de passeurs criminels qui exploitent leur détresse et leur misère ».
« Le drame allait arriver »
C’est « le jour de trop » a dénoncé la maire de Calais, Natacha Bouchart, au micro de BFM : « Cela fait des semaines, des mois que j’alerte », insiste-t-elle. « On voyait bien qu’il y avait une pression anormale qui montait et que le drame allait arriver ».
Un constat partagé par les associations d’aide aux migrants sur le littoral. « Ce drame devait arriver, avec la multiplication des tentatives de passage en ce début d’hiver », reconnaît l’Auberge des migrants. L’association estime néanmoins que la responsabilité ne revient pas uniquement aux passeurs, mais aussi aux « autorités françaises, qui bloquent la frontière, obligeant, comme à la frontière de la Pologne, les exilés à risquer leur vie pour passer ».
« Des solutions doivent être trouvées au plus haut niveau de l’Etat, en France, au Royaume-Uni, avec l’Europe également, pour éviter d’autres hécatombes, d’autres tragédies », a renchérit le président du département du Pas-de-Calais, Jean-Claude Leroy.
Depuis le début de l’année, sept migrants sont morts ou portés disparus en mer alors que les tentatives de traversées se multiplient. La préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord dénombrait, en 2021, plus de 30.000 tentatives de traversées et près de 8.000 sauvetages en mer.