Montpellier : 1.200 personnes pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes

FEMINICIDES Le cortège a dénoncé les féminicides en France, mais également l’insécurité permanente dont sont victimes les femmes et le traitement de leurs plaintes

Jérôme Diesnis
Environ 1.200 personnes ont participé à la manifestation à l'appel du collectif Nous toutes 34, à Montpellier.
Environ 1.200 personnes ont participé à la manifestation à l'appel du collectif Nous toutes 34, à Montpellier. — J. Diesnis / Agence Maxele Presse
  • A Montpellier, environ 1.200 personnes ont dénoncé dimanche les violences sexuelles et sexistes dont elles sont victimes au quotidien.
  • Elles ont transporté des pancartes en formes de pierres tombales au nom des 101 victimes de féminicides depuis le début de l’année en France.
  • Parmi les nombreuses revendications, être entendues et reconnues comme des victimes lorsqu’elles déposent plainte. C’est à Montpellier qu’est né le mouvement #doublepeine.

Environ 1.200 personnes, selon les chiffres de la préfecture, ont défilé dans les rues de Montpellier, dimanche, à l’initiative de Nous Toutes 34. Les manifestants, en majorité des femmes, ont dénoncé les violences sexuelles et sexistes dont elles sont victimes. 101 pierres tombales en carton noir avaient été confectionnées, représentant les 101 féminicides depuis le début de l’année en France, avec le prénom des victimes et la façon dont elles sont mortes : « Sandra, 31 ans, poignardée », « Paula, 50 ans, violée et poignardée », « Gabrielle, 24 ans, le corps lestée de pierre »…

Sur les pancartes, des slogans sans équivoque pour dénoncer le climat d’insécurité permanent : « Marre d’être des proies », « Insister, c’est abuser », « Je veux sortir sans frémir », « Je veux être bourrée sans me faire emmerder », « Je veux être libre, pas courageuse ». Des revendications qui font écho au mouvement #balancetonbar, qui épingle le personnel de plusieurs établissements en France et notamment à Montpellier.

«Prenenez nos plaintes»

La façon dont son traitées les victimes fait également l’objet de revendications très claires. « Je te crois », « Tu n’y es pour rien », « Ce n’est pas ta faute », « Prenez nos plaintes », sont autant de slogans lus ou entendus. Ils ont d’autant plus de poids à Montpellier où est né le mouvement #doublepeine qui a pointé les conditions d’accueil des femmes venant porter plainte pour viol au commissariat de Montpellier.

« Construire l’égalité, c’est prévenir les violences », pouvait-on lire dans le cortège. Le collectif Nous toutes 34 réclame « un milliard pour financer la formation des fonctionnaires de police, des magistrats mais aussi des professionnels de santé et de l’éducation. Un milliard pour mettre en place des campagnes nationales de prévention et de sensibilisation antisexistes et sur le consentement dans les institutions et dans les écoles et ce dès le plus jeune âge, pour déconstruire et lutter contre la culture du viol. Un milliard pour financer la prise en charge intégrale des soins nécessaires aux victimes. Un milliard pour une vraie prise en charge des auteurs de violences sexistes et sexuelles pour éviter les récidives ».