Islam radical : Les gérants de la mosquée d'Allonnes, fermée six mois, saisissent le Conseil d'Etat

SARTHE Les gérants de la mosquée d'Allonnes (Sarthe) ont saisi en référé le Conseil d'Etat pour obtenir la levée de l'arrêté préfectoral

20 Minutes avec AFP
La mosquée d'Allonnes, dans la Sarthe, a été fermée pour six mois sur arrêté préfectoral pour avoir prôné «une pratique radicale de l'islam».
La mosquée d'Allonnes, dans la Sarthe, a été fermée pour six mois sur arrêté préfectoral pour avoir prôné «une pratique radicale de l'islam». — GILE Michel/SIPA
  • Accusée de promouvoir une « pratique radicale de l’islam », la mosquée d'Allonnes, dans la Sarthe, est fermée depuis la fin octobre.
  • L’association Al Qalam, gérant la mosquée, y voit « une atteinte grave » à la liberté de culte.
  • L'association a saisi en référé le Conseil d’Etat pour obtenir la levée de cette mesure.

Sous l’accusation de promouvoir une « pratique radicale de l’islam », elle est fermée pour six mois, depuis le 27 octobre. Les gérants de la mosquée d’Allonnes, près du Mans (Sarthe), ont saisi en référé le Conseil d’Etat pour obtenir la levée de cette mesure, ont fait savoir lundi leurs avocats, Me Nabilla Asmane, William Bourdon et Vincent Brengarth. Le tribunal de Nantes avait déjà rejeté une requête en référé demandant la suspension de l'arrêté préfectoral.

« De manière tout à fait spectaculaire, les reproches formulés à l’encontre de la mosquée d’Allonnes reposent sur des affirmations péremptoires contenues dans des "notes blanches", documents non signés et non datés, émanant des services de renseignement à l’exclusion de tout élément précis et concret », affirment les avocats.

« Une atteinte grave » à la liberté de culte

Pour justifier sa décision, la préfecture avait affirmé que «des prêches et l’activité de ce lieu de culte, fréquenté par des individus appartenant ou proches de la mouvance islamiste radicale, légitiment le recours au djihad armé, la mort en martyr, la commission d’actes de terrorisme et le recours à la violence, la haine et la discrimination ainsi que l’instauration de la charia ».

Les gérants de la mosquée considèrent pour leur part que « la mesure de fermeture, prise par une autorité administrative sans le recours d’un juge porte atteinte à plusieurs libertés fondamentales dont la liberté d’association et la liberté de culte », soulignent les avocats. « Les soussignés déplorent ainsi qu’au prétexte de la lutte contre l’extrémisme religieux, le ministère de l’intérieur se livre à l’adoption de mesures d’affichage et ce, alors même que les dirigeants et les membres de la mosquée ont toujours veillé à entretenir de bonnes relations avec les autorités publiques », écrivent-ils.

Dans sa requête devant le tribunal administratif de Nantes, l’association Al Qalam, gérant la mosquée, estimait que l’arrêté portait « une atteinte grave » à la liberté de culte, les 300 fidèles se retrouvant « privés d’autres lieux de culte à moins de 70 kilomètres ». La mosquée d’Allonnes accueille environ 300 fidèles et abrite une école coranique pour environ 110 enfants « devant lesquels a été valorisé le jihad armé et qui constitue donc un lieu d’endoctrinement », avait également estimé la préfecture.