Bruxelles : Un rassemblement « Balance ton bar » pour lutter contre les violences sexuelles dans les bars et les discothèques

MANIF Le collectif féministe appelle au boycott des bars et discothèques qu'il accuse d'inaction face aux agressions sexuelles

20 Minutes avec AFP
Des centaines de personnes se sont rassemblées à Bruxelles (Belgique), le 12 novembre 2021, pour protester contre les agressions sexuelles dans les bars et discothèques.
Des centaines de personnes se sont rassemblées à Bruxelles (Belgique), le 12 novembre 2021, pour protester contre les agressions sexuelles dans les bars et discothèques. — Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

« Patrons de bars, devons-nous vraiment nous attaquer à vos portefeuilles pour nous faire entendre ? » Comme Maité, l’une des organisatrices du mouvement « Balance ton bar », plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vendredi soir à Bruxelles à l’initiative de l’Ufia, soit l’union féministe inclusive autogérée. Ce collectif féministe appelait à une soirée de boycott des bars et discothèques, accusant ce secteur d’inaction face aux agressions sexuelles.

L’Ufia a écrit aux bourgmestres (maires) de la région de Bruxelles. Il réclame notamment que les autorités puissent « identifier, ficher et sanctionner systématiquement les établissements et membres du personnel problématiques » dès qu’un signalement de violences sexuelles leur est fourni.

« Y en a marre des patrons des bars qui disent "On savait pas" »

Le mouvement a été déclenché en Belgique après la révélation de plusieurs cas d’agressions de femmes dans des bars d’un quartier étudiant bruxellois. Certaines femmes soupçonnent leur agresseur présumé, barman ou membre du personnel, de les avoir droguées à leur insu avant de passer à l’acte. « Les bars à qui ? Les bars à nous », « Victime, on te croit ! Violeur, on te voit ! », scandaient les manifestants, en majorité des femmes, qui portaient des pancartes appelant à « sonner le glas du patriarcat ». « Y en a marre des patrons des bars qui disent "On savait pas" », a dénoncé pour sa part la militante féministe française Anna Toumazoff, présente au rassemblement. « Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes, et radicales, et en colère », chantait aussi la foule entre deux interventions publiques.



Plusieurs victimes ont pris la parole pour raconter leur agression. Tandis que Maïté s’est, elle, félicitée de la « libération de la parole », face à la vague de témoignages publiés sur Instagram depuis un mois, et de l’ampleur du mouvement, qui a essaimé en France, et touche aussi le Royaume-Uni.