Somme : Des images de chasse aux canards valent des menaces de mort à son auteur
CANARDAGE Après le massacre de blaireaux, un défenseur de la cause animale dévoile, dans une video, les pratiques de la chasse aux canards dans la baie de Somme
- Un défenseur de la cause animale a diffusé, jeudi, sur les réseaux sociaux, une vidéo montrant certaines pratiques de chasse aux gibiers d’eau.
- On y voit de quelle manière sont traités les appelants, ces canards domestiques qui servent d’appât.
- Ces images valent aujourd’hui des menaces de mort à son auteur.
La chasse aux canards passée au crible. Un défenseur de la cause animale a diffusé, jeudi, sur les réseaux sociaux une vidéo montrant certaines pratiques de chasse aux gibiers d’eau. On y voit de quelle manière sont traités les appelants, ces canards domestiques qui servent d’appât. Des images qui valent aujourd’hui des menaces de mort à son auteur.
Quand il se déplace pour filmer des scènes de chasse, l’ornithologue Pierre Rigaux ne passe plus inaperçu. Avec son association Nos Viventia (Nous les vivants), l’homme a déjà dénoncé d’autres pratiques de vénerie, notamment, l’an dernier, le massacre de blaireaux, écrasés dans de grandes pinces métalliques.
Des pratiques légales
Cette fois, il s’attaque aux traditions de la chasse aux canards sauvages, dans la baie de Somme. « L’endroit est emblématique de la chasse à la hutte qui se pratique sur tout le littoral français, explique-t-il à 20 Minutes. A l’intérieur et autour de la baie de Somme, il existe environ 350 huttes où des milliers de chasseurs traquent quasi quotidiennement la migration de canards. »
L’enjeu initial de cette vidéo était de montrer la maltraitance des appelants. « Ces canards sont transportés en vrac dans un sac et attachés sur l’eau sans possibilité de se reposer sur le sol. Or les canards ont besoin à la fois de nager et de se poser au sec, accuse Pierre Rigaux. Parfois, ils sont même placés dans des cages individuelles minuscules sur sol grillagé, suspendues à un piquet pour la nuit. »
Toutes ces pratiques sont légales, mais pour Pierre Rigaux, elles sont d’un autre temps. « Nous demandons au ministère de l’Ecologie d’y mettre un terme car elle révèle une forme de maltraitance animale et, écologiquement, ce type de chasse est néfaste car la population de canards sauvages est plutôt en déclin », assure-t-il.
« Je ne dénonce pas les individus, mais des pratiques »
Mais les images montrent aussi d’autres pratiques encore plus inquiétantes : les menaces et tentatives d’intimidation dont l’ornithologue et une amie ont été la cible durant le tournage, entre le 20 et le 30 août. « Pourtant, je prends soin de flouter les visages avant chaque diffusion. Je ne dénonce pas les individus, mais des pratiques », souligne Pierre Rigaux.
Aujourd’hui, la diffusion de ses vidéos choc déchaîne des centaines de menaces de mort sur les réseaux sociaux. Contactée par 20 Minutes, la Fédération nationale des chasseurs botte en touche et refuse de commenter cette vidéo.
En mai, le président (DVD) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait promis de demander l’inscription des chasses au gibier d’eau et traditionnelles au patrimoine mondial de l'Unesco.