Violences faites aux femmes : Les mesures annoncées par Gérald Darmanin ne convainquent pas les associations féministes

FEMINICIDES Dimanche, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a annoncé des nouvelles mesures pour tenter d’endiguer les violences faîtes aux femmes. Les associations féministes y voient du réchauffé et demandent plus de moyens

20 Minutes avec AFP
Une affiche contre les féminicides, illustration
Une affiche contre les féminicides, illustration — Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Un budget plus clair et davantage de moyens. C’est la demande, ce lundi, des associations féministes pour lutter plus efficacement contre les violences faites aux femmes en réaction aux nouvelles mesures annoncées, dimanche, par Gérald Darmanin.

L’enjeu, pour ces ONG, « est d’organiser un suivi transparent afin d’évaluer l’efficacité des mesures et le fonctionnement des nouveaux dispositifs », a déclaré à l’AFP Fabienne El Khoury, porte-parole de l'association « Osez le féminisme! ».

« Une impression de recyclage »

Cette dernière déplore « une impression de recyclage » dans les annonces du ministre de l’Intérieur. Parmi ces nouvelles mesures pour tenter d’endiguer ces violences, Gérald Darmanin a notamment annoncé le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales, la désignation d’un officier spécialisé dans chaque commissariat et brigade de gendarmerie ou encore la proscription « définitive » des mains courantes.

« Le ministre de l’Intérieur annonce à grand renfort de communication des mesures qui existent déjà » mais qui ne sont pas appliquées à cause du manque de moyens financiers, et sans moyen, il ne peut y avoir de changement majeur, a fustigé le collectif #NousToutes.

« Au moins » un milliard d’euros de plus ?

« La France dépense trois fois moins pour protéger les femmes que l’Espagne. C’est environ 5 euros par habitant en France alors qu’en Espagne c’est 16 euros », a observé Fabienne El Khoury. Elle estime que le gouvernement devrait ajouter « au moins » un milliard d’euros pour financer tous les dispositifs nécessaires à la lutte contre les violences faites aux femmes.

Et parmi eux, la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF) demande la création de « brigades spécialisées ouvertes 24 h/24 » dans les commissariats et gendarmeries, qui seraient articulées avec des tribunaux spécialisés pour « augmenter la réactivité dans le traitement des dépôts de plaintes ».