Attentat à Nice: L'assaillant de la basilique voulait se rendre à Paris mais a dû changer ses plans

ENQUETE Brahim Aouissaoui « avait fait part de son intention de venir à Paris, mais il n’avait pas d’argent », selon des messages sur son téléphone

20 Minutes avec AFP
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Un militaire de l'operation Sentinelle face à la basilique Notre-Dame de l'Assomption, à Nice, le 3 novembre 2020
Un militaire de l'operation Sentinelle face à la basilique Notre-Dame de l'Assomption, à Nice, le 3 novembre 2020 — SYSPEO/SIPA
  • Brahim Aouissaoui « avait fait part de son intention de venir à Paris, mais il n’avait pas d’argent », a indiqué une source proche de l’enquête.
  • Des messages envoyés par téléphone par l’assaillant de la basilique Notre-Dame de l’Assomption montrent qu’il a dû changer ses plans.

Son plan initial ne concernait pas Nice. L’assaillant de la basilique Notre-Dame de l’Assomption,  qui a tué trois personnes au couteau le 29 octobre 2020 sur la Côte d’Azur, comptait se rendre à Paris pour y mener une attaque. Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 22 ans, « avait fait part de son intention de venir à Paris, mais il n’avait pas d’argent », a indiqué une source proche de l’enquête, confirmant une information de BFMTV. « Son but initial était d’aller à Paris », selon des messages retrouvés dans son téléphone, a aussi expliqué une source judiciaire.

Selon des extraits révélés par la chaîne d’information en continu, l’assaillant écrit notamment à un ami, dans la soirée du 25 octobre depuis Rome : « Demain je partirai pour la France, le pays des mécréants et des chiens ».

« Une solution de repli »

Il avait quitté la Tunisie par bateau le 19 septembre. Après un passage par l’Italie, il est arrivé à Nice dans la soirée du 27 octobre. Le lendemain, il indique : « Je suis encore à Nice, je veux venir là où tu es, à la Tour Eiffel, mais le billet est à 150 euros ». Puis : « Le billet est trop cher. Je suis ici jusqu’à ce que Dieu me facilite ».

Le matin du 29 octobre, il passe finalement à l’acte, tuant au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique niçoise, avant d’être blessé par des policiers municipaux.

« Il voulait frapper Paris, Nice était une solution de repli car il n’avait pas assez d’argent », a relevé Me Samia Maktouf. L’avocate de la famille du sacristain doute que « depuis le fin fond de sa campagne tunisienne », Brahim Aouissaoui ait décidé, seul, « d’aller frapper la Tour Eiffel à Paris » et pense qu’il a été « téléguidé ».

Il « conteste tout » et évoque « une amnésie »

Hospitalisé à Nice puis transféré dans un établissement de la région parisienne, Brahim Aouissaoui a été mis en examen en décembre pour « assassinats » et « tentatives d’assassinats » en relation avec une entreprise terroriste. Pour l’instant, les investigations, confiées depuis novembre à des juges antiterroristes, n’ont pas établi qu’il a bénéficié d’un soutien, matériel ou idéologique. « Les personnes qu’il avait contactées à Paris ont été entendues », mais n’ont pas été mises en cause, a précisé la source proche du dossier.

Lors de ses auditions, Brahim Aouissaoui « conteste tout », selon la source judiciaire, et avance « une amnésie », a précisé Me Samia Maktouf.