Bretagne : Ambiance « très tendue » en mer entre pêcheurs à cause de prix sacrifiés

MER Les professionnels de la mer réclament un encadrement de l’établissement des cours du poisson

C. A. avec AFP
Illustration d'un bateau de pêche, ici dans le port de Saint-Malo.
Illustration d'un bateau de pêche, ici dans le port de Saint-Malo. — C. Allain / 20 Minutes

Ils se disent « à la limite de l’implosion ». Les pêcheurs bretons sont à bout et ils veulent le faire savoir. La cause ? « Les prix ne sont pas au rendez-vous », selon Olivier Le Nézet. Le président du Comité régional des pêches et des élevages marins (CRPEM) de Bretagne juge le problème « lancinant depuis un an ». Ce dernier réclame notamment une meilleure mise en valeur des poissons français dans les grandes et moyennes surfaces et un encadrement des prix afin d’éviter « le yoyo des cours sous les criées »

« Depuis plusieurs semaines déjà, les marins-pêcheurs alertent sur les prix payés​ aux producteurs anormalement bas », indique le comité des pêches du Finistère dans un communiqué, alors que « les chiffres d’affaires des rayons produits de la mer des grandes enseignes de supermarchés ont augmenté pendant la crise sanitaire ».

« Les équipages sont fatigués d’être les variables d’ajustement »

D’après les professionnels de la mer, le problème concerne essentiellement la pêche hauturière (au large), dont les grandes enseignes écoulent les trois-quarts de la production, selon le comité finistérien.

« Les équipages sont fatigués d’être les variables d’ajustement d’un marché qui favorise l’importation profitant d’un dumping social malsain », poursuit le communiqué, jugeant l’atmosphère « extrêmement tendue en mer et sur les quais ». « Quand la pêche bretonne s’enrhume toute la pêche française attrape la grippe », a souligné José Jouneau, président du comité régional des pêches des Pays-de-la-Loire. « Ce matin, les cours du merlu se sont écroulés », a-t-il déploré, appelant à la « remise à plat de l’ensemble de la filière ».

Les pêcheurs pâtissent également de la fermeture des restaurants, de la hausse du prix du gasoil, ainsi que des incertitudes liées au Brexit.