Coronavirus en Bretagne et Loire-Atlantique : Sur le littoral, maisons et appartements s'arrachent
IMMOBILIER Avec la crise sanitaire, la demande s'est amplifiée et les prix explosent sur le littoral de Bretagne et de Loire-Atlantique
- Territoires déjà très attractifs, la Bretagne et la Loire-Atlantique ont été encore plus prisés par les acquéreurs en 2020, notamment sur la côte.
- La hausse des demandes face au déficit de biens a créé une augmentation des prix.
« Venez vivre au pays des vacances ». A La Baule, le slogan martelé par le maire de la célèbre station balnéaire de Loire-Atlantique depuis le premier confinement semble avoir été entendu. Car dans les différentes agences immobilières, rares sont les biens actuellement disponibles à la vente. « On a une très nette hausse des demandes, confirme Alexandre Griveau, conseiller immobilier à l’agence du Casino. Des Nantais, des Angevins, des Parisiens… Tous veulent la même chose : pas forcément un face mer mais une vue dégagée, et de l’espace pour être à l’aise. »
Alors que la crise sanitaire a chamboulé notre quotidien, elle a aussi modifié le comportement des acquéreurs. Territoires déjà très attractifs, la Bretagne et la Loire-Atlantique ont été encore plus prisés en 2020. Si le marché reste très tendu dans les centres-villes de Nantes ou de Rennes (lire encadré), l’effet Covid est encore plus remarquable sur le littoral, Morbihan et Côte d’Amour en tête, selon un bilan du conseil régional des notaires, présenté ce vendredi. « Ça a explosé, estime Damien Ruaud, président des notaires bretons. Les critères sont plus qualitatifs qu’avant : on ne recherche plus seulement une résidence secondaire, mais un endroit accessible, où l’on veut vivre un peu plus longtemps et télétravailler. »
Sur le littoral, un acquéreur sur trois n’est pas de la région
Résultat, ce regain de demandes face à un « déficit de biens » a créé une hausse de prix. Parmi les secteurs les plus prisés, le pays malouin a par exemple vu le prix médian de ses appartements anciens monter de 13,5 % en un an (3.850 euros/m²). Un peu plus à l’Ouest, sur la côte d’Emeraude, les maisons ont bondi de 16 % pour atteindre un prix médian de 245.000 euros… Pas de quoi décourager les acquéreurs, alors qu’un sur trois de ces nouveaux venus sur les côtes bretonnes n’est pas originaire de la région. « Les Franciliens ont davantage de budget, il s’agit souvent de quadragénaires, de cadres, poursuit Damien Ruaud. Ils peuvent prétendre à une résidence plus grande qu’à Paris, avec un extérieur ».
Aux côtés des incontournables Pornic ou Saint-Malo, d’autres communes situées près de la mer, et souvent bien desservies en transport, voient aussi leurs prix grimper en flèche. C’est le cas de Lorient (+10,5 % pour les maisons), Saint-Brieuc (+12 %) ou encore Saint-Nazaire (+19,4 % !), où le marché est aussi très dynamique. Autant de tendances qui semblent se confirmer lors des premiers mois de 2021, et qui sont synonymes de nouvelles façons de travailler pour les agents immobiliers.
« On a à peine le temps de rentrer le bien qu’il est déjà parti, confie l’un d’entre eux. Le problème est qu’il y a une telle frénésie que les gens se positionnent, parfois sans visiter, puis se désistent. C’est une dynamique difficile à gérer. » Les notaires bretons constatent aussi une multiplication des prêts relais, sollicités par des acheteurs qui jettent leur dévolu sur un logement, avant d’avoir vendu le leur.
Flambée des prix à Rennes et à Nantes
Les prix des logements ont explosé dans les deux métropoles. Rennes affiche une hausse de 14,7% pour les appartements anciens et 10,5% pour les maisons en un an. A Nantes, ces augmentations sont de 12,6% et 8,3%.