Marseille : Nouvelle stratégie contre les rodéos urbains, après la condamnation de l’Etat
RODEO URBAINS Les autorités ont présenté leur nouvelle stratégie contre les rodéos urbains à Marseille, après la condamnation de l’Etat pour inaction
- La préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, a présenté une nouvelle stratégie pour lutter contre les rodéos urbains.
- L’Etat a été condamné en août 2020 pour son inaction depuis 2012 face à ces rodéos urbains dans le 15e arrondissement de Marseille.
Une réponse à la condamnation de l’Etat à l’été 2020 ? Face aux rodéos urbains qui pourrissent la vie de certains Marseillais, notamment dans les quartiers populaires de la ville, la préfecture de police a présenté sa nouvelle stratégie mardi, lors d’une opération de destruction de motos et de quads récemment saisis.
Condamné pour « faute » le 3 août 2020, pour son inaction depuis 2012 face aux rodéos sauvages de deux roues dans le quartier du Verduron, dans le 15e arrondissement de Marseille, l’Etat avait dû verser 10.000 euros à une habitante de ce quartier.
84 véhicules saisis depuis mai 2020
Désormais les autorités « frappent fort pour mettre un coup d’arrêt à ces phénomènes », a insisté mardi la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, en assistant à la destruction d’une trentaine de moto-cross, quads et autres scooters saisis par la division Nord de la police marseillaise.
Au total, 84 véhicules ont été saisis par les équipes du commissaire Patrick Longuet depuis mai 2020, lors d’opérations de contrôle ciblés, suite aux signalements d’habitants, des conseils de sécurité de quartier ou des brigades de police de terrain. Une fois les procédures judiciaires conclues, ceux-ci sont ensuite systématiquement détruits et broyés, dans cette unité de recyclage de métaux du 14e arrondissement.
Afin de mieux lutter contre ce phénomène des rodéos urbains, la stratégie de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône mêle sensibilisation accrue des policiers sur la voie publique et judiciarisation systématique des saisies effectuées, « l’objectif final étant d’obtenir la confiscation des engins et leur destruction », a insisté Frédérique Camilleri, alors que plusieurs deux-roues étaient concassés et réduits en miettes par de gigantesques presses, dans un bruit assourdissant.
Véhicules non homologués
Pour éviter les pressions possibles sur les personnels municipaux, les véhicules saisis ne sont plus parqués à la fourrière municipale mais directement gardés dans des locaux de la division Nord.
« Le plus souvent, ce ne sont pas des véhicules volés, mais simplement des véhicules non homologués pour circuler sur la voie publique », a expliqué la préfète. Résultat : la plupart du temps, le propriétaire éventuel, quand il se présente, se trouve en fait dans l’impossibilité de récupérer son deux-roues ou son quad, faute de pouvoir l’emporter sur un camion-plateau, comme la loi l’exige.
Les rodéos motorisés, devenus des délits depuis la loi du 3 août 2018, sont passibles d’un an de prison et de 15.000 euros d’amende, voire 5 ans et 75.000 euros d’amende en cas de conduite sous l’effet de l’alcool ou de stupéfiants.