Coronavirus : « Très optimiste » pour l’été, Ryanair va rouvrir sa base à Toulouse
TOURISME Alors que la crise frappe le secteur aérien, la compagnie à bas coûts Ryanair annonce la réouverture en juin de sa base toulousaine et le lancement de trois nouvelles lignes
- Fermée l’hiver dernier, la base de Ryanair à l’aéroport de Toulouse-Blagnac va rouvrir en juin. Trois nouvelles lignes seront proposées cet été.
- Malgré le marasme du secteur aérien, la compagnie à bas coûts assure qu’elle rebondira plus vite et plus haut que la plupart de ses concurrents.
L’épidémie du Covid-19 est loin d’être terminée, et le secteur aérien affiche toujours une santé aussi précaire que le monde du spectacle ou de l’événementiel. Pourtant, Ryanair choisit la formule offensive au moment d’évoquer l’été qui s’annonce. Notamment à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, où la compagnie irlandaise à bas coûts emploie 30 personnes, et va rouvrir en juin la base inaugurée en septembre 2019, mais fermée l'hiver dernier, dans un contexte de trafic atone.
Il n’y aura, pour l’heure, qu’un avion sur place au lieu de deux auparavant, mais Ryanair compte sur ses 18 lignes, dont trois nouvelles vers Marrakech, Minorque et Figari, pour augmenter ses capacités de 20 % par rapport à l’été 2019, le dernier de l’ère pré-Covid. « Le cœur de l’été sera un signal fort pour une reprise du trafic », espère Catherine Gay, directrice du développement aéronautique de l’aéroport blagnaco-toulousain dont la fréquentation a chuté de 67% en 2020, pour retourner à son niveau de 1989. Et où la base Air France est très menacée, au même titre que celles de Nice ou de Marseille.
« Pas surpris » par les déboires d’Air France
A ce sujet, Dara Brady, directeur marketing de Ryanair, ne s’embarrasse pas de langue de bois. « Nous ne sommes pas surpris. Air France a déjà perdu plus de sept milliards d’euros avec le Covid, et l’État français est intervenu à hauteur de 10 milliards, lâche le dirigeant de l’entreprise low cost, présente dans 24 aéroports français, dont quatre bases (Toulouse, Bordeaux, Marseille, Beauvais), pour 270 emplois directs. Les compagnies qui vont survivre devront changer leur stratégie. C’est une chance pour les passagers français, qui pourront profiter des mêmes bases, mais avec des tarifs beaucoup plus intéressants. »
Pour l’heure cependant, la première compagnie d’Europe pour le transport de passagers (152,4 millions en 2019) ne dit pas « tu » au bonheur. Elle s’attend à vivre en 2020-21 le pire exercice de son histoire démarrée en 1985, avec des prévisions de perte comprises entre 850 et 950 millions d’euros. Dara Brady confesse d’ailleurs que seul « un tout petit pourcentage » des vols habituels est assuré actuellement par sa compagnie.
L’espoir de la vaccination
Mais il compte sur un décollage vers « avril-mai » pour arriver à des niveaux similaires ou presque à l’avant-crise dès « l’hiver prochain ». L’imprévisible Covid et ses 50 nuances de variants ne risquent-ils pas de chambouler ce beau programme ? « Nous sommes très optimistes quand à cet été, assène le directeur marketing. La vaccination à travers l’Europe s’accélère et le mouvement va encore s’amplifier dans les semaines et mois à venir. Nous savons que le Royaume-Uni et Israël ont pu retrouver des situations qui commencent à flirter avec la normale. »
Ryanair compte sur la frustration alimentée par la pandémie pour déclencher une fringale de voyages pas chers, convaincu que le court et moyen courrier se rétablira plus rapidement que les vols transcontinentaux. D’où « un investissement de 20 milliards d’euros » pour l’achat de 210 Boeing 737-8200, moins gourmands en carburant et moins polluants que leurs prédécesseurs, afin de transporter d’ici 2026 « 200 millions de passagers », à travers 40 pays d’Europe, d’Afrique du Nord et du Proche-Orient.