Inde : Une appli veut ouvrir le débat sur l'excision grâce à l'intelligence artificielle

MUTILATIONS L’algorithme permet aux utilisateurs de dialoguer avec des chatbots représentant différents types d’interlocuteurs afin d'« accorder de l’espace à tous types d’opinions »

20 Minutes avec agence
Une femme consulte son smartphone dans la rue
Une femme consulte son smartphone dans la rue — Nicolas Asfouri AFP

Deux Indiennes ont lancé en octobre 2020 l’appli Mumkin pour ouvrir le dialogue sur l’excision. La plateforme, encore en phase de test, est aussi un espace d’échange sur le consentement, les violences faites aux femmes ou les problèmes de la communauté LGBT+.

Le programme fonctionne grâce à une intelligence artificielle (IA) alimentant les propos de plusieurs personnages virtuels, avec lesquels les utilisateurs peuvent dialoguer. Les deux créatrices de Mumkin, Priya Goswami et Aarefa Johari, appartiennent à la communauté musulmane chiite des Bohras, indique le média indien Mint.

200 millions de femmes excisées dans le monde

« Il existe un besoin bien réel de trouver un espace de conversation sûr », estime Priya Goswami. La version pilote de Mumkin est en grande partie consacrée aux mutilations génitales des femmes. Au sein de la communauté des deux femmes, certains voient en l’excision un rituel similaire à la circoncision. D’autres mettent l’accent sur la douleur et le traumatisme qu’elle cause.

L'application, qui se veut inclusive, a été conçue pour « accorder de l’espace à tous les types d’opinions », précise Priya Goswami. Pour elle, l’excision consiste à « contrôler la sexualité et le plaisir des femmes ». Selon l’OMS, 200 millions de femmes et de petites filles victimes de mutilations génitales vivent actuellement dans le monde.

Elles se trouvent principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Aarefa Johari et Priya Goswami œuvrent ensemble depuis 2012 pour sensibiliser sur le sujet. « Pour mettre fin à cette pratique, notre approche s’est toujours concentrée sur la communauté, l’éducation et l’encouragement au dialogue », a commenté Aarefa Johari.