Toulouse : Connaissez-vous les « casse bouches » ? Ces phrases imprononçables vont égayer vos soirées

HUMOUR La Toulousaine Hanaé Lecasio sort un livre sur les virelangues, ou « casse bouches », ces expressions quasiment impossibles à répéter sans se tromper. Derrière l’humour se cache une initiative solidaire

Nicolas Stival
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Les « casse bouches » sont des phrases prise de tête mais amusantes.
Les « casse bouches » sont des phrases prise de tête mais amusantes. — Alexandra / Pixabay
  • Pour briser la morosité de l’époque, la Toulousaine Hanaé Lecasio sort un livre sur les virelangues, qu’elle a rebaptisés « casse bouches ».
  • Il s’agit de phrases difficiles à répéter sans se tromper, comme « Seize chaises sèchent », par exemple.
  • Une partie des bénéfices de l’ouvrage sera reversé à une association qui vient en aide aux étudiants.

Essayez de répéter plusieurs fois, de plus en plus rapidement mais toujours distinctement, des phrases telles que « Seize jacinthes sèchent dans seize sachets » ou « C’est un plat plein de pâtes plates ». Impossible ? Pourtant, il s’agit de deux virelangues parmi les plus faciles que propose la Toulousaine Hanaé Lecasio dans son ouvrage Casse bouche, bienvenue au pays du rire.

« J’ai fait beaucoup de recherches pour trouver les plus drôles, j’en ai créé aussi, explique cette correctrice indépendante de 49 ans. J’ai eu l’idée de les renommer "casse bouches" pour moderniser le terme et toucher un public assez large. » Un autre exemple, puisé dans l’actualité : « Macron mâchonne machinalement un macaron machiavélique et une madeleine magistrale ».

D’ordinaire, Hanaé Lecasio traque les boulettes dans les mémoires d’étudiants ou les ouvrages avant publication. Rien de tel dans son œuvre en autoédition, disponible dès à présent en librairie sur commande ou bien sur Internet, au prix de 5,65 euros.

Le déclic du deuxième confinement

« Il ne faut pas s’attendre à de la littérature, avoue-t-elle sans souci. Le but, c’est qu’on le sorte en soirée et qu’on passe un bon moment. Avec les virelangues, on bafouille, et ça finit immanquablement en fous rires. Répétez de plus en plus vite "Pruneau cuit, pruneau cru"… À un moment, ça dérape ! »

Hanaé Lecasio a eu cette étonnante idée au moment du deuxième confinement, cet automne. « Je trouvais la période vraiment morose, et je n’avais plus envie que de lire ou regarder des choses drôles. Des amies institutrices m’ont aussi inspirée. Elles aiment beaucoup commencer la journée avec des virelangues, et les petits de maternelle en raffolent. »

Quelques mois plus tard, même dans une Occitanie non reconfinée pour l’instant, l’ambiance n’est toujours pas à la bamboche. Surtout pas pour les étudiantes et étudiants, dont la correctrice, mère d’un garçon de 18 ans et d’une fille de 13 ans, connaît les problématiques.

« Mon livre se veut léger et drôle, mais une partie des bénéfices ira à l’Agemp [Association générale étudiante de Midi-Pyrénées] qui fait énormément de choses pour les jeunes, dont beaucoup se retrouvent en situation de précarité. »

Zozoter, « creucreuter »…

Aussi, Hanaé Lecasio a fait sienne la chanson d’Alain Chamfort Souris puisque c’est grave. Elle a classé plus de 230 « casse bouche » par thèmes : pour zozoter, postillonner, « creucreuter »… Attention, le masque est obligatoire avant de s’attaquer à des phrases comme « Si six spams spamment six spammeurs, six spammeurs seront spammés » ou « Trois crabes crus croissent, trois crabes cuits crient ».

Les virelangues sont majoritairement en français, mais on en trouve en anglais (« Biden blows big blue bubbles ») ou en espagnol. Comme le redoutable « Me trajo tajo tres trajes » avec la « jota » qui a traumatisé des générations d’hispanisants. En français, ça donne « il m’a apporté trois costumes », ce qui fait nettement moins travailler l’organe buccal.

« Je suis agréablement surprise des premiers retours, indique l’autrice. J’espère que ça détendra les gens, et pourquoi pas que des battles s’organiseront, sur TikTok par exemple. » Pensez à essuyer vos écrans de smartphones après l’exercice.