Catholicisme : Jean Castex a rencontré les représentants de l’épiscopat
RELIGION Des évêques ont eu avec le Premier ministre une discussion portant sur le projet de loi contre le « séparatisme », la fin de vie ou encore l’éventuelle venue du Pape en France
Dans le cadre du dialogue annuel entre les responsables catholiques et les pouvoirs publics, le Premier ministre a écouté mercredi durant deux heures les points de vue des évêques. Projet de loi contre le « séparatisme », fin de vie, éventuelle venue du Pape en France : l’épiscopat catholique a partagé ses sujets d’actualité lors d’une rencontre avec Jean Castex et plusieurs ministres, a-t-on appris auprès de la Conférence des évêques de France (CEF) et de Matignon.
La rencontre a permis un « vaste tour d’horizon », a déclaré Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF à l’issue de cette discussion. Parmi les sujets évoqués, figurait donc le projet de loi « séparatisme », alors que la CEF a signé ce mercredi une tribune avec les responsables protestants et orthodoxes de France pour alerter sur les dangers de ce texte qui selon eux « porte atteinte » à la liberté de culte et d’association.
Adapter la loi de 1905
« Des points d’inquiétude demeurent », a souligné Eric de Moulins-Beaufort. Pour lui, de manière générale, « on donne des instruments pour restreindre les libertés » et « on est dans toujours plus de contrôle et toujours plus de surveillance ». Le Premier ministre, de son côté a dit « que les craintes évoquées n’étaient pas avérées », a-t-on souligné à Matignon. « Oui nous adaptons le cadre de 1905 à l’époque moderne », a-t-on ajouté.
« La perspective d’un voyage du Pape en France » espérée par l’épiscopat, pour l’automne à Marseille, mais à laquelle le souverain pontife n’a à ce stade pas donné suite, a également été évoquée. « On en parle mais il n’y a rien de précis », a avancé prudemment Eric de Moulins-Beaufort, qui était accompagné du nonce apostolique en France, Celestino Migliore. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, présent, a souligné « qu’un déplacement du Pape en France serait un message positif pour la France et l’Europe », a-t-on indiqué à Matignon.
La lutte contre la pédocriminalité évoquée
Les responsables catholiques ont aussi dit leur opposition à un éventuel allongement du délai d’avortement ou l’éventuelle suppression de la clause de conscience des médecins, objets de propositions de loi. Et sur la fin de vie, « le Premier ministre n’a pas pris d’engagement ni dans un sens ni dans un autre », a indiqué le président de la CEF. « On nous a annoncé un troisième plan sur les soins palliatifs », sans davantage de précisions, selon l’archevêque de Reims.
Enfin, la situation des jeunes face à la crise sanitaire, les difficultés rencontrées parfois par les aumôniers dans les hôpitaux et les prisons, la lutte contre la pédocriminalité, la transition écologique ont été également évoqués.