Bouches-du-Rhône : Le « Rocher Mistral » promet des « spectacles époustouflants » sur la Provence cet été au château de La Barben
TOURISME Le château est en plein travaux pour accueillir le projet de Puy du Fou provençal, qui espère ouvrir en juin 2021
- Comme annoncé, les travaux ont commencé au château de La Barben qui pose les premières pierres du projet « Rocher Mistral ».
- Dès juin 2021, si tout va bien, les visiteurs pourront découvrir cinq spectacles immersifs sur la Provence.
- La préfecture, qui a débouté une première demande de permis d'aménager, n'a toujours pas reçu de nouveau dossier de la part du propriétaire du château.
Cela s’active fort autour et dans le château de La Barben, tranquille village du pays de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Des engins apportent de lourds blocs de pierre, qui sont ensuite élevés par une grue sur la terrasse principale. Ailleurs, ce sont des échafaudages dressés pour accéder aux toitures et des tuiles nouvelles qui attendent empaquetées.
« Il fallait mettre d’urgence ce château en restauration pour ne pas perdre ce patrimoine », avance le propriétaire Vianney d’Alançon, qui se félicite de ce que les onze terrasses sont en train d’être refaites, de même que l’intégralité de la toiture qui accusait de nombreuses fuites. « Là, on met hors d’eau, les travaux vont ensuite durer plusieurs années, on va reprendre chaque mètre carré à l’intérieur. »
Partenariat avec l’office de tourisme du massif des Costes
En coulisses, le projet « Rocher Mistral », souvent comparé à un Puy-du-Fou provençal, bat son plein à en croire Vianney d’Alançon : « Nous sommes en train de travailler sur les décors en atelier, sur les bande-sons des spectacles aussi. » Un restaurant doit aussi prendre place dans les anciennes écuries du XVIIe siècle. La date d’ouverture, affichée en grand à l’entrée du château, est pour juin 2021. Pour commencer, les visiteurs pourront parcourir quatre spectacles immersifs, qui les feront traverser certaines pièces en sous-sol du château. Un cinquième spectacle, nocturne cette fois, doit se dérouler dans le jardin à la française avec une centaine de bénévoles.
Vianney d’Alançon promet de « l’époustouflant », de « l’émerveillement ». « C’est aussi un lieu dédié aux habitants de Marseille, d’Aix, de la Provence, pour redécouvrir leur histoire en la vivant, en ressentant des émotions », promet-il. Un partenariat à hauteur de 10.000 euros a été noué avec l’office de tourisme du massif des Costes, en pleine réorganisation. « L’ouverture du site va insuffler une nouvelle dynamique touristique au sein de notre territoire, l’objectif à long terme est que le massif soit reconnu comme une destination à part entière », espère Catherine Ciret, la présidente de l’office.
En temps normal, 5.000 visiteurs poussent la porte de l’office de tourisme de Pélissanne, l’un des villages typiques que compte ce massif, avec Vernègues, Alleins, Auron, et La Barben donc. Beaucoup ne font que les traverser, le temps d’une visite de village, d’une randonnée ou d’une visite au zoo de la Barben, qui est déjà une locomotive touristique pour le territoire. Vianney d’Alençon espère attirer 700 visiteurs en moyenne par jour, soit 105.000 personnes pour cette première saison, prémices d’un parc à thème qui, à terme, est destiné à accueillir tout un village provençal.
Pas de permis d'aménager encore
D’après le propriétaire du château, le permis d’aménager que doit délivrer l’administration n’est plus qu’une question de semaines. Sauf que la préfecture des Bouches-du-Rhône est toujours dans l'attente d'un nouveau dossier, après un premier refus qu'elle a opposé à Vianney d'Alençon. L'administratrion demandait une étude d'impact sur l'environnement, ainsi que des modifications en matière de prévention des risques incendie.
La préfecture suit en effet de près le projet. Un comité de pilotage a été mis en place en octobre, qui se réunit tous les mois. « Le dossier sera étudié dès qu'il sera reçu par la mairie de La Barben », nous indique la préfecture mardi, avant de préciser : « Le format de l'ouverture de juin n'est pas précisement connu, le chateau peut aujourd'hui ouvrir dans le mêmes conditions qu'auparavant. Si des aménagements de sites sont nécessaires, ils pourraient nécessiter le dépôt d'un permis d'aménager ou d'un permis de construire, en fonction de leur nature et de leur pérennité.»
Une entrée autour de 20 euros
De leur côté, une centaine de riverains, par la voix de l’association « Bien vivre à la Barben », s’inquiètent de l’ampleur et de l’évolution du projet. Au cœur des problématiques : les questions de circulation et de parking, vu l’affluence visée et la taille de ce village de 900 habitants, et la situation du château, dans un écrin de verdure classé Natura 2000.
« Nous ne sommes pas contre restaurer le château ni amener un peu de vie dans le village, mais c’est un projet surdimensionné, s’inquiète Ghislaine Tur, la vice-présidente de l’association. On demande à ce que les choses, à commencer par les travaux, soient faites dans les règles. » Pour Vianney d’Alençon, « il y a toujours la poignée d’irréductibles ». Il lui reste à convaincre les services de l’Etat, et in fine le public qui devra s’acquitter d’un droit d’entrée autour de 20 euros (en tarif plein) pour découvrir ce « Rocher Mistral ».