Coronavirus : Non, des commandes de tests n’ont pas été faites dès 2018

FAKE OFF Une rumeur est actuellement relayée sur les réseaux sociaux

A.O.
Le formulaire associé à un test PCR, en Bolivie, le 6 janvier 2021. (illustration)
Le formulaire associé à un test PCR, en Bolivie, le 6 janvier 2021. (illustration) — Radoslaw Czajkowski/Shutterstock/SIPA
  • Plusieurs captures d’écran d’un site de la Banque mondiale sont relayées sur Facebook.
  • Elles sont censées prouver que du matériel de test du Covid-19 faisait déjà l’objet d’un commerce international en 2018.
  • La rumeur, qui résulte d’un changement de nom (corrigé depuis pour éviter ce type de quiproquo), est infondée.

Près d’un an après le début de la pandémie de Covid-19, les preuves qu’elle était en réalité planifiée depuis des mois, voire des années, semblent s’accumuler… du moins si l’on en croit les nombreuses rumeurs infondées en ce sens.

Dans l’un de ses derniers posts Facebook, l’avocat Carlo Alberto Brusa, mobilisé depuis plusieurs mois sur les réseaux sociaux et via son association Réaction 19 contre les mesures sanitaires du gouvernement, qu’il juge liberticides, prétend ainsi prouver que des « commandes de tests Covid-19 [ont été faites] en 2018 ». Avec, à l’appui, deux captures d’écran du site « World Integrated Trade Solution » (WITS) montrant les chiffres d’exportation des « instruments et appareils de test et de diagnostic du Covid-19 par pays en 2018 ».

Cette publication reprend en fait une rumeur virale (anglophone) qui circulait déjà en septembre 2020 et avait été démentie dans la foulée.

FAKE OFF

Le site World Integrated Trade Solution existe bel et bien : cet outil, créé par la Banque mondiale, recense de nombreuses données liées au commerce international. En septembre dernier, les internautes pouvaient y consulter des données de 2018 (et 2017) relatives aux « kits de test Covid-19 », comme le notaient à l’époque nos confrères de l’agence de presse Reuters.

Toutefois, comme l’expliquait la Banque mondiale dans ce même article de fact-checking, les produits en question étaient labellisés sur le site du WITS depuis 2017 « en des termes bien plus techniques qui ne faisaient pas référence au Covid ».

Ce n’est qu’en avril 2020, soit plusieurs mois après le début de la pandémie, qu’ils ont été renommés en lien avec le coronavirus au vu de « l’importance prise par ces outils dans le diagnostic et le traitement du Covid-19 ». Ce changement permettait au WITS de faciliter le suivi de ce type d’appareils en concordance avec les nouvelles appellations internationales préconisées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation mondiale des douanes (WCO).

Depuis l’émergence de la rumeur initiale, en septembre donc, la Banque mondiale a renommé ces appareils pour éviter tout quiproquo. On peut le vérifier directement sur le site du WITS, où ils portent le simple nom de « kits de tests médicaux » ou d’« instruments et appareils de diagnostic médical ».

« Les données ici présentées concernent des appareils médicaux existant de longue date et qui sont désormais classifiées par le WCO comme essentiels pour faire face au Covid-19 », peut-on aussi lire sur ces pages.