DLive, la plateforme concurrente de Twitch, est-elle devenue un antre pour l’extrême droite ?

STREAMING Découvrez, chaque semaine, une information de notre partenaire L’ADN. Aujourd’hui, focus sur la plateforme qui a servi à la diffusion en direct de l’attaque du Capitole

20 Minutes avec L'ADN
Des manifestants Pro-Trump devant le Capitole à Washington D.C.
Des manifestants Pro-Trump devant le Capitole à Washington D.C. — Phil Mcauliffe / Polaris / Starface
  • DLive, concurrent de Twitch qui rémunère ses utilisateurs grâce à des dons, attire de plus en plus un public d’extrême droite banni des autres plateformes, selon notre partenaire L’ADN.
  • La diffusion sur DLive de la prise d’assaut du Capitole par des partisans pro-Trump a ainsi réuni près de 150.000 « spectateurs ».
  • L’un des cofondateurs de la plateforme regrette aujourd’hui avoir profité de l’arrivée massive de streamers d’extrême droite pour asseoir sa croissance.

Mercredi 6 janvier 2021, le monde a pu suivre quasiment en direct via les médias et réseaux sociaux la prise du Capitole par les supporteurs de Donald Trump. Une grande majorité du public était présente sur CNN – qui a réalisé son record d’audience avec près de 30 millions de personnes – ou bien sur Twitter. Mais une plateforme plus petite et discrète a elle aussi connu son moment de gloire avec près de 150.000 visiteurs. Il s’agit de DLive, un site de streaming semblable à Twitch et sur lequel il est possible de diffuser en direct des vidéos filmées avec son smartphone.

2.000 dollars gagnés en saccageant le Capitole

D’après le Washington Post qui rapporte l’histoire, un utilisateur de DLive, Tim Gionet, a donc streamé la prise d’assaut du bâtiment devant 16.000 personnes. Tim Gionet n’est pas un journaliste : l’utilisateur était un émeutier qui discutait en direct avec son public. Parmi les sujets abordés ? Les meilleures tactiques pour éviter les barrages de police, par exemple. Ses fans se sont d’ailleurs montrés très généreux en lui donnant au cours de ce live près de 2.000 dollars. Neuf autres comptes ont eux aussi diffusé en direct leurs actions au sein du bâtiment et notamment Murder The Media, un compte affilié au groupe néofasciste des « Proud Boys ».

Capture d’écran de l’interface de DLive, la plateforme de streaming concurrente de Twitch © 20 Minutes

DLive, refuge de l’extrême droite

Créé en 2017 par Charles Wayn et Cole Chen, deux anciens étudiants de l’université de Berkeley (Californie), DLive est devenu l’un de ces réseaux alternatifs hébergeant des membres de l’extrême droite américaine quand ces derniers sont chassés de YouTube ou Twitch. En 2019, la plateforme a temporairement accueilli l’animateur radio conspirationniste Alex Jones. Très prisé des suprémacistes blancs, DLive accueille aussi des chaînes antivax ou colportant de fausses informations à propos de la pandémie de Covid-19.

Dans un communiqué, DLive a indiqué geler les revenus des streameurs qui se sont introduits dans le Capitole. Il n’empêche que la plateforme a profité de l’arrivée massive de streameurs d’extrême droite (et des appels à la violence qui vont avec) pour assurer sa croissance au cours des deux dernières années. Une stratégie que son fondateur, Charles Wayn, qualifie aujourd’hui « d’erreur ».

L’article original a été rédigé par David-Julien Rahmil et publié sur le site L’ADN.