Ain : Comment les petites stations de ski nordique se préparent pour gérer l'affluence de visiteurs

SUCCES En raison de la fermeture des remontées mécaniques des stations de ski iséroises et savoyardes, les domaines nordiques de l’Ain sont surpeuplées de visiteurs les week-ends

Caroline Girardon
Depuis la fermeture des remontées mécaniques, les stations de ski proche de Lyon font le plein de visiteurs, désireux de s'initier aux pratiques nordiques.
Depuis la fermeture des remontées mécaniques, les stations de ski proche de Lyon font le plein de visiteurs, désireux de s'initier aux pratiques nordiques. — M. Allili/ Sipa
  • Les deux premiers week-ends de janviers, les stations de moyenne montagne, situées dans l’Ain, ont fait le plein de visiteurs.
  • La fréquentation a augmenté de 330 %.
  • Mais la gestion des flux n’est pas chose aisée.

De mémoire de commerçants, ils n’avaient jamais vu, en trente ans, une telle affluence. Lors des premiers week-ends du mois de janvier, les stations de moyenne montagne, situées dans le département de l’Ain, ont été prises d’assaut par les visiteurs. Plus de 3.000 personnes se sont rendues aux Plans d’Hotonnes ou sur le Plateau d’Hauteville. Une fréquentation très inhabituelle. « C’est une hausse de 330 %. C’est d’autant plus rare que nous ne sommes pas en période de vacances scolaires », observe Emmanuelle Bebi, directrice de l’office du tourisme Bugey Sud.

Du fait de la fermeture des remontées mécaniques dans les stations iséroises et savoyardes de plus haute altitude, les professionnels du secteur s’attendaient à un report de la clientèle, désireuse de s’oxygéner ou de s’essayer aux disciplines nordiques telles le ski de fond ou les raquettes. Ils avaient anticipé une hausse de la fréquentation mais pas dans de telles proportions.

Réorienter les promeneurs

« Nous sommes ravis et nous faisons le maximum pour bien accueillir les gens et les inciter ainsi à revenir ultérieurement, notamment l’été », explique Philippe Emin, président du Syndicat Mixte du Plateau de Retord. Mais la gestion des prochains week-ends s’apparente à un casse-tête tant les stations ne sont pas dimensionnées pour accueillir autant de monde.

La gendarmerie a été sollicitée pour élargir les routes et réguler à deux reprises l’accès aux stations. Certains visiteurs ont dû patienter longuement avant de parvenir à destination. D’autres ont été contraints de faire demi-tour. Pour les prochains week-ends, le syndicat a prévu de faire appel aux bénévoles pour répartir les foules.

« Nos sites débouchent sur des culs-de-sac. Les voitures s’entassent à la montée et à la descente alors la solution est de mieux gérer les flux, en parlant aux gens et en les réorientant, explique Philippe Emin. Par exemple, ceux qui viennent se promener ou faire de la luge peuvent être guidés vers des terrains vierges, des espaces non préparés situés à proximité ou en contrebas des stations ». Et éviter ainsi que certaines familles ne fassent de la luge sur le domaine nordique, comme cela s’est vu les précédents week-ends.

Une clientèle peu habituée des pratiques nordiques

« Comme il n’y a pas d’entrée unique et que les domaines ne sont pas fermés, les visiteurs ont tendance à s’aventurer partout, faute de connaissance », reconnaît le président. « En amont, nous essayons de bien communiquer sur les réseaux sociaux et notre site Internet afin de les alerter », explique Emmanuelle Bebi. Ou leur conseiller de ne pas se rendre sur place en fin d’après-midi. « Nous avons une importante clientèle, venant des villes alentour. Ce public n’est pas forcément habitué aux pratiques en moyenne montagne », poursuit-elle.

Débordées les stations affichent pourtant un large sourire. « Ça fait plaisir de voir autant de monde. Je pense que le ski nordique et les raquettes sortiront bénéficiaires de cet épisode », conclut Philippe Emin.