Disparition dans le Tarn : Les proches de Delphine Jubillar veulent comprendre pourquoi elle a disparu

ENQUETE Deux cousins et trois amis de Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans qui a mystérieusement disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre, ont décidé de se constituer partie civile pour avoir accès au dossier d’instruction

Thibaut Chevillard
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La maison dans laquelle habitaient Delphine Jubillar et son mari, à Cagnac-les-Mines (Tarn)
La maison dans laquelle habitaient Delphine Jubillar et son mari, à Cagnac-les-Mines (Tarn) — FRED SCHEIBER / AFP
  • Delphine Jubillar n’a plus donné signe de vie depuis la nuit du 15 au 16 décembre.
  • C’est son mari, avec lequel cette infirmière de 33 ans était en instance de divorce, qui a signalé sa disparition au petit matin après avoir constaté sa disparition à Cagnac-les-Mines (Tarn).
  • Alors que les gendarmes ont mené des investigations techniques sur place ce mardi, cinq proches de la jeune femme se sont constitués partie civile pour avoir accès au dossier d’instruction.

Ce sont des cousins ou des amis de Delphine Jubillar. Des personnes très proches de cette infirmière de 33 ans, mère de deux enfants, qui s’est volatilisée dans la nuit du 15 au 16 décembre dernier de son domicile de Cagnac-les-Mines ( Tarn). « Extrêmement choquées » par cette disparition inexpliquée, elles ont toutes les cinq décidé de se constituer partie civile, nous explique leur avocat, Me Philippe Pressecq. Alors que les gendarmes enquêtent discrètement depuis trois semaines, elles espèrent ainsi « avoir accès au dossier pour avoir des informations sur les investigations qui ont été réalisées et, surtout, sur celles qui auront lieu pour découvrir la vérité », poursuit leur conseil albigeois.

En instance de divorce, Delphine Jubillar vivait avec ses deux enfants et son mari Cédric dans une maison aux briques encore apparentes dans une bourgade de 3.000 habitants, à une dizaine de kilomètres au Nord d’Albi. Elle « serait partie seule à pied dans la nuit de mardi », avait expliqué le procureur d’Albi, Alain Berthomieu. « C’est au petit matin que le mari se serait aperçu que sa femme n’était plus au domicile et a signalé la disparition », avait précisé le magistrat. Depuis, la piste criminelle est privilégiée par les enquêteurs. Le parquet de Toulouse s’est saisi du dossier et une information judiciaire pour « arrestation, enlèvement, détention et séquestration » a été ouverte le 23 décembre, confiée à deux juges d’instruction.

Les experts de la gendarmerie sur place

Rapidement après sa disparition, les gendarmes ont déployé un important dispositif de recherches. Des battues ont été menées dans les bois et les champs des environs, des militaires ont inspecté les ruines, abris ou maisons inhabitées et des plongeurs ont sondé lacs et rivières de la région.

La maison du couple a été placée sous scellés il y a quelques jours. Elle a déjà été perquisitionnée le 24 décembre par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse et du groupement du Tarn. Des techniciens en identification criminelle avaient notamment utilisé du Bluestar, un produit permettant de révéler des taches de sang invisibles à l'œil nu. Mais « aucune découverte intéressante » n’avait été faite ce jour-là, avait indiqué Alix Cabot-Chaumeton, la procureure adjointe de Toulouse.


Selon nos informations, confirmant celles de la Dépêches du Midi, des experts de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) se sont rendus sur place ce mardi après-midi afin de procéder à d’autres investigations techniques, notamment dans le jardin du couple.

En attendant que l’enquête ne leur apporte des réponses, les cinq proches de cette femme mince aux longs cheveux bruns, qui travaillait la nuit dans une clinique privée d’Albi, gardent l’espoir de la revoir vivante. « Ils veulent effectivement y croire, ils veulent se dire qu’elle va réapparaître », confie leur avocat, Me Pressecq. « Mais ils n’excluent aucune hypothèse, y compris les pires. »