RSA : Un délai de trois mois entre l’inscription et le premier rendez-vous, selon une étude
AIDE En 2018, l’attente moyenne pour un premier rendez-vous était de 97 jours, soit trois jours de plus qu’en 2019
En 2019, les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) mettaient en moyenne 95 jours avant d’être orientés vers un « parcours d’insertion », selon une étude publiée mardi par la Drees, précisant que cette durée peinait à se réduire ces dernières années.
Dans environ 30 % des conseils départementaux ou territoriaux, le délai entre la date d’entrée dans le RSA et le début de l’accompagnement était même supérieur à 120 jours, a précisé la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques dans cette étude annuelle qui interroge les collectivités sur le parcours des allocataires de ce minima social.
Peu d’accompagnement
Ensuite, il s’écoulait encore en moyenne 53 jours avant la signature d’un « contrat d’engagement réciproque » entre l’allocataire et l’organisme qui le suit, est-il ajouté. En 2018, l’attente moyenne pour un premier rendez-vous était de 97 jours (chiffre révisé) puis ensuite de 58 jours avant la signature du contrat, ce qui montre une très légère baisse des délais en 2019.
Fin 2019, la quasi-totalité des allocataires du RSA étaient « soumis aux droits et devoirs associés à cette prestation », rappelle le service statistique des ministères sociaux. Mais le droit à un accompagnement et l’obligation de recherche d’emploi restaient théoriques pour 18 % des intéressés, qui n’avaient pas été « orientés » par leur conseil départemental. Parmi les allocataires ayant une ancienneté inférieure à six mois, plus d’un sur deux (52 %) n’était toujours pas accompagné en 2019, selon cette étude.
De plus en plus de foyers concernés
Lorsque le parcours d’insertion est enfin mis en place, il relève de Pôle emploi dans 41 % des cas, du conseil départemental ou territorial dans 31 % des cas, et d’autres organismes comme des centres communaux d’action sociale ou des associations pour les cas restants. En 2020, les bénéficiaires de RSA ont fortement augmenté du fait de la crise sociale et économique engendrée par le coronavirus. Fin juin, 1,99 million de foyers bénéficiaient du RSA, soit une hausse de 6,2 % par rapport à juin 2019, selon les derniers chiffres publiés par la Caisse nationale d’allocations familiales.
Selon des estimations, plus de deux millions de foyers pourraient toucher le RSA fin 2020. Lors de la présentation d’un plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté en 2018, Emmanuel Macron avait annoncé une concertation en vue de créer un « service public de l’insertion », guichet unique permettant de réduire les délais du premier rendez-vous à « un mois » et de garantir le même accompagnement à tous. Une concertation pour l’heure inachevée.