Loi « sécurité globale » : Associations et syndicats dénoncent des « arrestations arbitraires » pendant la manifestation à Paris
DERIVES A Paris, parmi les 10.000 manifestants selon les organisateurs, moitié moins selon la police, 120 ont été placées en garde-à-vue dont au moins deux journalistes
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La liste des « dérives inadmissibles » est longue. Plusieurs associations et syndicats ont dénoncé dimanche des « arrestations arbitraires » lors de la manifestation la veille contre la très controversée proposition de loi Sécurité globale à Paris, où près de 150 manifestants ont été interpellés.
« Interpellations en masse, charges infondées faisant éclater le cortège, retenues sans motif légitime au-delà du délai légal, gardes à vue notifiées à la chaîne sur la base d’infractions pénales dévoyées… » : pour ces associations dont Attac, le Syndicat national des journalistes ou la Ligue des droits de l’Homme.
120 personnes en garde-à-vue, dont deux journalistes
« Comme nous le redoutions », poursuivent-ils dans leur communiqué, « la manifestation parisienne, bien que dûment déclarée par un collectif d’organisations et autorisée par la préfecture de police, s’est transformée en souricière ». A Paris, parmi les 10.000 manifestants selon les organisateurs, moitié moins selon la police, 120 ont été placées en garde-à-vue dont au moins deux journalistes : un reporter du média QG et un autre du collectif Reporters en Colère (REC).
La garde à vue du premier a été prolongée dimanche, a indiqué à l’AFP la fondatrice de QG, Aude Lancelin. Il est soupçonné d'« attroupement en vue de commettre des violences », de « refus d’obtempérer à un ordre de dispersion » et de « dissimulation du visage » alors que, selon Aude Lancelin, il portait un simple masque de protection. Le reporter de REC a lui été relâché dimanche sans poursuite, a indiqué à l’AFP Emmanuel Vire, du SNJ-CGT.
Deux lycéens interpellés dans le cortège ont eux aussi été libérés sans poursuite dimanche après-midi, tandis que deux lycéennes mineures ont, elles, écopé d’un rappel a la loi, a-t-il ajouté.
Après deux manifestations contre la loi sécurité globale marquées par des violences à Paris, les forces de l’ordre ont samedi changé de tactique en intervenant tout au long de la manifestation par « bonds offensifs » pour interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un « bloc ». Selon les forces de l’ordre, ces « blocs » se constituent de petits groupes très mobiles qui se greffent sur le cortège pour détruire des commerces et en découdre avec la police.