Coronavirus : Couvre-feu avancé, Nouvel An contrôlé... Quelles sont les pistes envisagées par le gouvernement ?

EPIDEMIE Le Premier ministre doit s’exprimer ce jeudi à 18 heures pour dévoiler les pistes retenues par le gouvernement pour les fêtes de fin d’année

L.Br. avec AFP
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A quoi vont ressembler les fêtes de fin d'année en France?
A quoi vont ressembler les fêtes de fin d'année en France? — AFP
  • La France sortira-t-elle du confinement comme prévu au 15 décembre ? Face à un virus du Covid-19 toujours actif à l’approche de Noël, l’exécutif n’exclut pas de modifier ses plans.
  • Ces dernières 24 heures, 14.500 nouveaux cas de coronavirus ont été diagnostiqués, bien loin de la barre des 5.000 contaminations fixée par le gouvernement pour passer à l’étape 2 du déconfinement.
  • Jean Castex doit s’exprimer ce jeudi à 18 heures pour livrer aux Français les pistes retenues par le gouvernement pour les fêtes. Parmi elles : un couvre-feu avancé ou des mesures plus restrictives pour le Nouvel An.

A quelques jours des fêtes, la France est suspendue à l'allocution de Jean Castex. Le Premier ministre doit s’exprimer, ce jeudi, pour livrer les options retenues par le gouvernement lors du Conseil de défense de mercredi pour la fin d’année, alors que les chiffres de l’épidémie sont moins bons qu’attendus.

En 24 heures, près de 15.000 contaminations ont été enregistrées, soit le triple de l’objectif des 5.000 fixé par le gouvernement. Pour autant, l’exécutif ne semble pas vouloir annuler les fêtes et envisage d’autres pistes. 20 Minutes détaille les pistes à l'étude.

Un couvre-feu avancé

C’est l’une des principales mesures envisagées par le gouvernement. Au vu des chiffres de ces derniers jours, l’exécutif envisagerait d’avancer le couvre-feu, révèle BFMTV. Le nouvel horaire pourrait être 20 heures, croit savoir la chaîne. Le couvre-feu avait été mis en place mi-octobre avant le confinement, et s’était révélé efficace pour ralentir l’épidémie, au vu de la baisse des contaminations mesurée trois semaines plus tard. Il avait cependant été rapidement remplacé par le second confinement, au vu de la rapidité de propagation du Covid-19.

Le Nouvel an dans la balance ?

Va-t-on pouvoir fêter Noël ? L’autorisation des déplacements interrégionaux devrait être maintenue pour Noël et le couvre-feu levé au soir du 24 décembre, affirme BFM. S’il paraît difficile « d’annuler » les fêtes de Noël, l’exécutif envisagerait un Nouvel An soumis à de lourdes restrictions. Le ministre de la Santé Olivier Véran a déclaré mardi sur LCI que « Noël n’est pas le Nouvel An », laissant entendre que des mesures plus restrictives pourraient être appliquées au réveillon du 31. Le Parisien indique que le débat aurait été animé lors du Conseil de défense de mercredi, « certains ministres ne voyant pas pourquoi on différenciait les deux ». Sur le fil entre risque sanitaire et besoin de se retrouver, comment l’exécutif va-t-il trancher ? Interrogé sur RMC, le professeur Gilles Pialoux a pour sa part estimé qu’il fallait « oublier le 31 décembre pour protéger 2021 ».

Cinémas et théâtre resteraient porte close

Le 15 décembre devait marquer la réouverture des cinémas, théâtres et musées, mais au vu des chiffres de l’épidémie, « il est possible que l’ouverture des activités culturelles soit reportée », estime un ministre. « C’est ce qui est mis sur la table aujourd’hui, en fonction d’un seul critère, qui est le critère sanitaire. […] C’est possible. […] Je ne le souhaite pas, personne ne peut le souhaiter, mais encore une fois la question c’est de savoir comment on protège les Français », a déclaré la porte-parole de LREM Aurore Bergé sur RMC.

Une hypothèse qui pèse lourd sur le moral du secteur de la culture, très impacté par l’épidémie. D’autant que pour le chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, Eric Caumes, « c’est une balance bénéfice risque ». « D’un côté il y a le risque de faire redémarrer l’épidémie », mais « je ne pense pas qu’elle redémarrerait à l’intérieur d’un théâtre ou d’un cinéma. […] Et l’impact psychologique, social, économique est quand même de plus en plus important », a fait valoir l’infectiologue sur France Inter.

La principale crainte du gouvernement est que la circulation du virus ne soit pas assez basse au moment critique des fêtes de Noël et du jour de l’An, quand les réunions familiales vont se multiplier et faire courir le risque d’un redémarrage de l’épidémie.