Islam : Le CFCM travaille sur la formation des imams et la prévention de la radicalisation

RELIGION L’association estime que les responsables musulmans doivent s’adapter « et faire appel davantage aux techniques de communication spécifiques aux jeunes »

20 Minutes avec AFP
Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, à l'Elysée le 19 octobre 2020.
Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, à l'Elysée le 19 octobre 2020. — PIERRE VILLARD/SIPA

A la suite des attentats, le Conseil français du culte musulman travaille sur la prévention de la radicalisation et la formation des cadres religieux. Il faut dire qu’Emmanuel Macron, dès début octobre, avait donné six mois au CFCM, principal interlocuteur des pouvoirs publics, pour créer une procédure de « labellisation des formations d’imams ». L'association a donc planché ce week-end sur la déconstruction du discours extrémiste, le travail théologique ou encore le « cursus commun de formation des imams ».

Le rôle d’Internet

« Partant du constat que les radicalisés, souvent en rupture avec les institutions religieuses, le deviennent essentiellement à travers Internet et les réseaux sociaux, les responsables musulmans doivent s’adapter à cette situation et faire appel davantage aux techniques de communication spécifiques aux jeunes », a estimé le CFCM. Pour cela, plusieurs propositions ont été avancées lors de deux réunions tenues en visioconférence. Parmi elles, celles de « mener un travail théologique sur les concepts dévoyés de la religion musulmane » ou encore de « créer des unités chargées de déconstruire le discours extrémiste en associant imams, aumôniers et éducateurs ». Autre piste envisagée, « faire un travail collégial sur le prêche du vendredi afin de diffuser une parole forte des cadres religieux portée par les imams ».


Sur l’épineux sujet de la formation des imams, très peu structurée en France, le CFCM a estimé qu’il y a la « volonté et la possibilité réelle de trouver un accord sur un cursus commun de formation ». « Ce cursus aura pour finalité de former les cadres religieux de France en charge de promouvoir, d’une même voix, un islam en France pleinement ancré dans la République et le paysage cultuel de notre pays », a assuré le CFCM.

Mettre fin à la présence des 300 imams étrangers

Enfin, la question de la certification des imams, chantier maintes fois lancé ces dernières années, mais jamais abouti, « a été également discutée ». Cela devra permettre de vérifier de reconnaître chez les cadres religieux, leurs connaissances religieuses ou encore « leur capacité d’accompagner les fidèles, notamment les plus jeunes ». La formation des imams doit permettre de satisfaire un autre objectif de l’exécutif : la fin, d’ici quatre ans, de la présence en France des 300 imams étrangers « détachés » par la Turquie, le Maroc et l’Algérie.