Coronavirus : Tour de vis, reconfinement... La France étudie plusieurs scénarios face à l'accélération de l'épidémie

CONTAMINATION Deux Conseils de défense doivent se tenir ce mardi et mercredi, suivis d’une série de réunions, afin de prendre des mesures face à une situation « critique »

20 Minutes avec AFP
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Jean Castex, le 24 octobre 2020 à Marseille.
Jean Castex, le 24 octobre 2020 à Marseille. — Alain ROBERT/SIPA

La France va-t-elle devoir s’imposer un nouveau confinement, même moins radical que celui de mars ? On ne sait pas encore quelles mesures seront prises mais, face à la hausse de l’épidémie de coronavirus, l’exécutif veut durcir sa stratégie.

Le président Emmanuel Macron réunit à l’Elysée ce mardi, puis mercredi matin deux Conseils de défense consacrés à l’épidémie. Entre-temps, son Premier ministre Jean Castex doit recevoir ce mardi en fin de journée les responsables politiques puis les partenaires sociaux à Matignon. Ces deux réunions autour de Jean Castex ont pour but d’évoquer « les durcissements envisagés dans la gestion de la crise sanitaire » du Covid-19, a indiqué Matignon.



« Surpris » par la « brutalité » de la reprise

Ces consultations, semblables à d’autres organisées ces dernières semaines, paraissent précéder l’annonce d’un nouveau tour de vis, qui pourrait ensuite être acté mercredi matin. Une perspective rendue vraisemblable par la flambée de l’épidémie.

Dimanche, la France a battu un nouveau record avec plus de 50.000 cas positifs confirmés en un jour. Et le nombre de patients en réanimation continue à grimper, augmentant la pression sur les hôpitaux. « On avait prévu qu’il y aurait cette deuxième vague mais nous sommes nous-même surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis dix jours », a souligné sur RTL le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, qui craint que le nombre réel de contamination tourne « autour de 100.000 cas par jour ». « Deux hypothèses » sont sur la table, a-t-il poursuivi.

Les écoles et universités vont-elles rouvrir ?

La première est « d’aller vers un couvre-feu plus massif, à la fois dans ses horaires, dans son étendue au niveau du territoire national, et qui puisse également être mis en place le week-end ». Si cela ne suffit pas, un confinement pourrait ensuite être envisagé. La deuxième hypothèse est « d’aller directement vers un confinement », mais « moins dur » et moins long que celui de mars à mai. Il « permettrait probablement de conserver une activité scolaire et un certain nombre d’activités économiques », avec un recours accru au télétravail.

« Un reconfinement paraît plausible, il a été fait en Israël​, en Australie avec beaucoup de succès », a de son côté estimé l’épidémiologiste Antoine Flahault sur BFMTV. L’une des solutions qu’il préconise est de ne pas rouvrir collèges, lycées et universités le 2 novembre après les vacances de la Toussaint.

Ce sont notamment ces possibilités que les Conseils de défense étudieront ces prochains jours. Elles devraient être également au cœur des échanges entre le Premier ministre Jean Castex et les représentants des différentes forces politiques.

46 millions de Français partiellement reconfinées

Mais la perspective d’un éventuel reconfinement provoque déjà les critiques des diverses oppositions – PS, LR, France insoumise ou Rassemblement national – qui reprochent au gouvernement son « imprévoyance », une « absence d’anticipation » ou un manque de concertation. Si l’hypothèse d’un reconfinement général n’est plus taboue, la France est déjà de fait entrée dans un confinement partiel, puisque deux Français sur trois sont désormais soumis à un couvre-feu nocturne. Cela concerne 54 départements en plus de la Polynésie, soit 46 millions de Français privés de déplacements entre 21 heures et 6 heures du matin.

« Si on reconfine totalement comme on l’a fait en mars, ce n’est pas moins 10 % de récession qu’on risque, c’est un écroulement de l’économie », a cependant prévenu le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, sur RMC. En mars, le confinement avait été décidé pour éviter que le système hospitalier ne craque sous un afflux trop important de malades du Covid. Lundi, 2.761 malades graves du Covid étaient hospitalisés en réanimation, pour un total de 5.800 lits de réanimation dans toute la France.