Masquée, reportée ou carrée... La photo de classe se réinvente à l'heure du coronavirus

EDUCATION Les photographes scolaires doivent adapter leurs pratiques en cette rentrée particulière

Julie Urbach
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illustration de photos de class
illustration de photos de class — J. Urbach/ 20 Minutes
  • Concernant les photos de classe, chaque établissement scolaire décide de la façon dont il souhaite s'organiser.
  • Exit les traditionnels rangs d'oignons, les photographes misent sur les trombinoscopes ou formats plus originaux pour éviter que les élèves ne se croisent.
  • Exemple dans la région nantaise où malgré des annulations, la période bat son plein.

On les regarde souvent avec nostalgie, même si on butte sur certains prénoms. Avec la crise sanitaire, les photos de classe traditionnelles pourraient-elles définitivement faire partie du passé ? La question se pose alors que le coronavirus a complètement chamboulé l’organisation de la vie scolaire. « Dans le collège de ma fille, il a été décidé de reporter la photo au printemps, croit savoir un papa de la région nantaise. D’habitude, ils font ça à la rentrée. Mais là, j’imagine que c’est un peu compliqué… »

Il faut dire que c’est à chaque établissement de décider de la façon dont il veut procéder. Seule consigne, respecter le protocole sanitaire en vigueur dans les écoles, qui impose par exemple le masque pour les enseignants et les élèves de plus de 11 ans… « Les photos avec le masque, il y a des demandes, observe Benoît Gendrot, photographe. Mais je préfère jouer sur la distance sociale : on met des repères au sol et les élèves enlèvent leur masque au dernier moment. Pour que tout le monde rentre, on fait une rangée de plus, avec des élèves assis par terre. Puis on s’éloigne un peu et on sort le grand angle ! »

Alors que, malgré des annulations, la période des photos de classe bat son plein, les professionnels doivent donc s’adapter. Pour une séance avec des moins de 11 ans, pas trop de soucis, sauf quand un élève manque à l’appel (à cause du virus justement) ou porte exceptionnellement un masque à la demande de ses parents. La vraie problématique concerne l’enseignant. « En général, on le prend à part, sans masque, et on le rajoute en médaillon ou près du groupe d’élèves en retouchant la photo, explique Thierry Allemand, gérant du studio Family photo à Bouguenais. Parfois, ça donne des moments surprenants : comme dans cette classe, cette semaine, où les enfants ont assisté à la séance et découvert le visage découvert de leur prof pour la première fois ! »

Trombis, photos « alvéolaires » ou carrées

Mais la crise sanitaire a aussi permis de faire naître de nouvelles pratiques. Pour mettre fin aux rangs d’oignons, de plus en plus de photographes se lancent dans le trombinoscope. S’il a vu passer sous son objectif des groupes d’enseignants masqués, Arnaud Monfort propose pour les élèves ses « photos alvéolaires ». Le principe ? Regrouper sur une même image tous les enfants pris tour à une tour dans une sorte de boîte. « Il y a de la demande, constate le photographe nantais. Grâce au montage, on n’attrape pas le Covid ! Et les gamins font des figures, c’est rigolo et plutôt facile à réaliser. »

Exemple d'une photo de Studio Carré
Exemple d'une photo de Studio Carré - Studio Carré

Studio carré, une entreprise nantaise qui s’est lancée cet été, mise elle aussi sur « un état d’esprit moderne et positif ». Avec sa photo de classe au format carré, où chaque élève prend la pause et « exprime sa personnalité », elle a déjà séduit plusieurs écoles maternelles et primaires de la région. « On propose aussi la vente en ligne, pour éviter les contacts et les problèmes liés à l’encaissement d’argent, détaille Magali Lorre, la commerciale de Studio carré. C’est un moyen de rassurer les familles et les écoles, chez qui on sent parfois beaucoup de stress. »