Rennes : « Ni pour, ni contre », la maire justifie la tenue d’un débat sur la 5G
POLEMIQUE Une étude va être menée dans la capitale bretonne pour mesurer les impacts du déploiement de la 5G avec un rapport final attendu au printemps
- La polémique enfle à Rennes sur le déploiement de la 5G.
- La ville va lancer une étude d’impact pour étudier les conséquences du déploiement éventuel de cette technologie.
- Critiquée par l’opposition et les acteurs du numérique, la maire justifie sa décision.
En pleine polémique sur le déploiement de la 5G en France, le sujet trouve une résonance particulière à Rennes (Ille-et-Vilaine). Dans ce berceau des télécoms, qui a notamment vu naître le Minitel il y a quarante ans, le numérique pèse lourd avec plus de 30.000 emplois dans la métropole. Pour la 5G, il est en tout cas acté que Rennes ne sera pas ville moteur. La maire de Rennes Nathalie Appéré veut en effet se donner le temps de la réflexion. Elle a pour cela demandé une étude d’impact sur le déploiement de cette technologie, bloquant du même coup tout projet dans l’attente des conclusions.
Cette annonce n’a pas tardé à faire réagir l’opposition ainsi que les acteurs du numérique. « Ne pas vouloir expérimenter la 5G à Rennes, c’est comme si Reims décidait d’interdire le champagne ou le Havre de fermer son port ! Comment tuer son économie phare et son écosystème ! », a ainsi tweeté Jocelyn Denis, PDG du groupe Digitaleo.
« Faire toute la lumière sur cette technologie »
Voyant la polémique enfler, la maire a tenu à justifier sa position ce lundi en fin d’après-midi lors d’une séance du conseil municipal. « Je ne suis ni pour, ni contre la 5G », a indiqué d’emblée Nathalie Appéré, dénonçant au passage « une hystérisation du débat public » sur le sujet.
« Mais comme on l’a fait pour la 3G ou la 4G, je souhaite que toute la lumière soit faite sur cette technologie car je considère que le citoyen a le droit d’être informé et d’émettre un avis avant son déploiement », a-t-elle souligné. « Quand une nouvelle technologie arrive, il est de notre responsabilité de l’étudier, a renchéri Pierre Jannin, l’élu chargé du numérique. Et ne pas le faire serait irresponsable ».
Les conclusions de l’étude attendues au printemps
Dans ce dossier hautement sensible, la ville de Rennes a bien conscience de ne pas avoir toutes les cartes en main. « Ce n’est pas le maire qui décide de déployer ou pas, c’est l’État », a d’ailleurs souligné la semaine dernière Pierre Jacobs, directeur d’Orange dans le Grand Ouest. « Mais il faudra des autorisations pour déployer des antennes sur du patrimoine municipal et cela relève des autorités locales », a rétorqué Nathalie Appéré.
Pour y voir plus clair dans ce dossier, la maire attend désormais les conclusions de l’étude qui devraient être dévoilées au printemps. D’ici là, une commission se sera mise en ordre de marche et aura auditionné des experts de tous bords. « Il s’agit de mesurer quels impacts cette technologie aura pour Rennes, a précisé Pierre Jannin. Du point de vue des usages mais aussi les aspects économiques, sanitaires et environnementaux ».