Le parquet de Versailles ouvre une information judiciaire après la mort du cousin d'Adama Traoré
RAPPORT Mahamadou Fofana avait été surpris en train de charger une moto dans un fourgon avant de prendre la fuite à la vue de la police
Le parquet de Versailles a annoncé vendredi l’ouverture d’une information judiciaire pour « recherche des causes de la mort » après la noyade controversée dans la Seine de Mahamadou Fofana, proche d’Adama Traoré, dimanche, à Marly-le -Roi ( Yvelines). Le parquet a également précisé avoir saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) « dès le décès constaté » et, à la suite de son rapport, avoir ouvert une information judiciaire afin de déterminer les causes et circonstances de l’accident. Selon un communiqué, une seconde information judiciaire, contre X, pour des faits de vol en bande organisée et recel de vol a été ouverte.
Les faits remontent à dimanche soir. Mahamadou Fofana, 35 ans, a été surpris en train de charger une moto dans un fourgon et a pris la fuite à la vue de la police. Selon la police, Mahamadou Fofana a essayé de s’enfuir en camionnette avant de garer son véhicule et de se jeter dans la Seine, à un endroit où il n’existe aucune caméra de vidéosurveillance capable d’éclairer les circonstances du décès.
« Tous les signes concluent à une noyade »
Toujours d’après les forces de l’ordre, l’homme s’est mis à paniquer arrivé au milieu du fleuve et a recherché de faire demi-tour. Il s’est retrouvé en difficulté et deux agents ont plongé à l’eau pour tenter de lui porter secours, sans succès. Selon un premier pré-rapport d’autopsie cité par la procureure de Versailles, Maryvonne Caillibotte, « tous les signes concluent à une noyade » de Mahamadou Fofana. La famille du défunt a cependant catégoriquement remis en cause la version présentée par la police et le parquet. Elle éclame depuis que la lumière soit faite sur les circonstances du drame et dénonce de possibles violences policières.
Assa Traoré, qui se présente comme sa cousine et est la figure de proue du comité Adama fondé après la mort de son frère en 2016 dans la foulée de son interpellation par les gendarmes, a notamment souligné la présence de blessures à la tête de la victime. « Il avait le crâne complètement déformé, comme si on lui avait mis quinze coups de matraque dans la tête », a-t-elle déclaré après avoir vu le corps de son proche à la morgue.
La procureure de Versailles a de son côté mentionné mercredi « des abrasions cutanées sur le crâne qui sont récentes et quelques-unes sur l’épaule droite », précisant que, selon le légiste, elles « n’ont pas joué de rôle dans le mécanisme de décès ».