Chauffeur de bus violemment agressé à Bayonne : « Un drame inédit et particulièrement choquant » dénonce le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari

VIOLENCE Jean-Baptiste Djebbari s’est rendu ce mardi soir à Bayonne à la rencontre des salariés de Chronoplus, après l’agression d’un conducteur dimanche soir

A Bayonne, Mickaël Bosredon
Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports, le 7 juillet 2020 à Bayonne.
Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports, le 7 juillet 2020 à Bayonne. — Mickael Bosredon - 20 Minutes
  • Le conducteur agressé est toujours dans un état de mort cérébrale.
  • Les salariés entament mercredi leur troisième jour de droit de retrait.
  • Le ministre délégué aux Transports promet de donner « de l’impulsion pour que les choses se fassent le plus rapidement possible. »

Les conducteurs des bus et Tram’Bus du réseau de transport de l’agglomération de Bayonne Chronoplus, vont entamer mercredi matin leur troisième jour de droit de retrait. Dimanche soir, Philippe, leur collègue, a été roué de coups de pied et poings à la tête par quatre individus, et laissé inconscient à un arrêt de bus. Il est toujours dans une situation de mort cérébrale.

Les syndicats ont rencontré leur direction mardi matin. Il en est sorti la mise en place de deux agents de sécurité le matin et le soir. Cela faisait partie des revendications des salariés. Mais ils en veulent plus. Ils réclament que leur système de radio, qui permet de donner l’alerte mais qui ne fonctionne pas sur l’ensemble du réseau, puisse de nouveau être efficace. D’autres réclament la mise en place d’une séparation physique bien claire entre le conducteur et les passagers dans les Tram’Bus, des nouveaux véhicules qui équipent le réseau.

« Des solutions à court terme, pour que l’activité reparte en sécurité »

Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, s’est rendu sur place ce mardi soir. Il a rencontré les syndicats pendant environ une heure, alors qu’une cinquantaine de salariés attendait à l’extérieur du dépôt.


« Il y a beaucoup d’émotion ce soir, et le soutien a été mon premier message, a déclaré le ministre. Après, on a commencé à évoquer les solutions. Des solutions à court terme, pour que l’activité reparte en sécurité pour les personnels et les usagers, parce qu’on voit qu’il y a une anxiété forte, qu’il faut faire redescendre. Et cette phase-là passera peut-être par une présence accrue de personnels, et notamment de personnels de sécurité. Et il y a le temps long. »

Le temps long, c’est la mise en place des revendications des syndicats. « On voit qu’il y a différents sujets, analyse Jean-Baptiste Djebbari : il y a des sujets d’équipements – avec des points de blocage qui ne sont pas très bien identifiés – en lien avec les services de sûreté, il y a des sujets d’organisation au travail, et il y a des choses qui devront se régler localement, puisque certains salariés réclament à être davantage isolés dans leur cabine, alors que d’autres disent que le contact humain est extrêmement important. Les services de l’Etat seront là pour s’adapter à la nouvelle situation, et aux demandes nouvelles. On nous dit que la clientèle évolue, cela s’observe un peu partout en France, la crise du Covid est aussi une donnée nouvelle. Les incivilités et les agressions sont semble-t-il croissantes. »

Marche blanche ce mercredi

Venu s’imprégner « de la réalité locale », le ministre a assuré qu’il donnerait « de l’impulsion pour que les choses se fassent le plus rapidement possible. » « Je n’ai vu ce soir que des personnes motivées pour que les choses se fassent correctement, et l’Etat sera aux côtés des salariés de ce site, et plus largement en France. On a beaucoup parlé pendant la crise des premières lignes, des deuxièmes lignes, tous les personnels, partout en France, dans les secteurs des transports qui se sont mobilisés, on ne les oublie évidemment pas, notamment après ce drame inédit et particulièrement choquant. »

Alors que plusieurs agressions sont évoquées ces derniers mois par les salariés, Jean-Baptiste Djebbari a relevé également « que parfois, il me semble qu’on se débrouille un peu tout seul, il faudra peut-être s’habituer à dire quand ça se passe mal. »

D’autres rendez-vous sont prévus avec la direction de l’exploitation du réseau. Les salariés se retrouveront, eux, ce mercredi soir, lors d’une marche blanche pour leur collègue Philippe, unanimement décrit comme un collègue « irréprochable. »