Bordeaux : Nouvelle agression au couteau ce dimanche, une victime grièvement blessée s’échappe de l’hôpital
ENQUETE Une nouvelle agression au couteau s’est produite ce dimanche matin sur les quais à Bordeaux, faisant deux blessés
- Un groupe de mineurs non accompagnés et de jeunes majeurs se sont affrontés sur les quais.
- Deux jeunes ont été blessés, dont l’un au cœur, mais ce dernier s’est échappé de l’hôpital ce dimanche après-midi.
- Cette nouvelle agression survient dans un contexte d’augmentation des agressions à l’arme blanche dans le centre de Bordeaux.
Nouvelle agression au couteau à Bordeaux. Vers 4 h 30 dimanche matin, au niveau du quai Louis-XVIII, une rixe a éclaté entre des groupes de mineurs et de jeunes majeurs, indique le parquet de Bordeaux à 20 Minutes.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la bagarre « serait liée au vol d’une enceinte Bluetooth, et a opposé des mineurs non-accompagnés, ou MNA, des « mijeurs » (mineurs isolés étrangers, arrivés en France pour se réfugier, et qui ne peuvent pas prouver leur minorité) et des jeunes majeurs » indique Frédérique Porterie, procureure de Bordeaux, à 20 Minutes. Des coups de couteau ont été portés à deux jeunes hommes, de nationalité algérienne, l’un étant touché au niveau du cœur, l’autre au bras.
Le pronostic vital du jeune homme de 23 ans touché dans la région du cœur, était engagé dimanche matin. Mais rebondissement, dimanche après-midi la victime s’était échappée de l’hôpital. « Ce qui laisse supposer que le pronostic vital n’était peut-être pas si engagé que cela » remarque la magistrate.
« Augmentation des agressions au couteau à Bordeaux »
A l’arrivée des policiers, l’un des membres du groupe, âgé de 18 ans, a été désigné comme l’auteur des coups de couteau, et a été interpellé. Il était fortement alcoolisé lors de son interpellation. Une enquête des chefs de « tentative d’homicide », « violence avec arme » et « vol », a été ouverte par le parquet de Bordeaux, et confiée à la brigade de répression des atteintes aux personnes. Toutefois, précise la procureure, « nous essayons de reconstituer les faits, car le suspect qui est en garde à vue nie les faits, et donne une version différente qu’il faut qu’on établisse. »
Frédérique Porterie confirme que cette nouvelle agression, survient dans un contexte de hausse des violences dans le centre de Bordeaux. « Effectivement il y a une augmentation des agressions au couteau à Bordeaux depuis le déconfinement. » Le profil des personnes impliquées, tourne beaucoup autour des MNA, des « mijeurs », et de jeunes majeurs SDF, « souvent regroupés dans des squats. »
Les mineurs non-accompagnés, sont des adolescents de moins de 18 ans, originaires de pays étrangers et arrivant en France sans famille.
On avait ainsi recensé sept agressions au couteau dans la nuit du 24 au 25 juin, ou encore une autre le 31 juin. Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, trois mineurs et des jeunes majeurs isolés, avaient agressé des passants place de la Bourse, vers 2h20 du matin, avec des bouteilles en verre, puis s’en étaient pris aux forces de l’ordre lorsque les policiers sont intervenus.
« Avant le confinement, ils se contentaient de "vols à la Zidane" »
Même s’il y avait déjà des agressions violentes avant le confinement, « généralement ils se contentaient de "vols à la Zidane" comme on dit, c’est-à-dire qu’ils détournaient l’attention de touristes pendant que d’autres dérobaient portefeuilles ou autres. Mais depuis quelque temps il y a de plus en plus d’agressions violentes, au couteau. » Les personnes impliquées sont par ailleurs souvent alcoolisées.
Toutes les agressions ne se commettent pas en pleine nuit ou au petit matin. « Des vols avec violence peuvent désormais se produire en plein jour, et en plein centre, remarque la magistrate, comme cela a pu être le cas il y a une quinzaine de jours rue Sainte-Catherine. » Frédérique Porterie précise toutefois que « l’on ne peut pas mettre non plus toutes les agressions violentes sur le dos de ces mineurs non-accompagnés ou jeunes majeurs. »
La magistrate soulève enfin que « les enquêtes sont compliquées car souvent les gens ne parlent pas, et que les victimes ne déposent pas plainte… Et même quand on pense qu’elles sont à l’article de la mort, elles s’enfuient de l’hôpital ! »