Hôpital : Plus de 4.000 lits supprimés en France en 2018, le nombre de passages aux urgences explose

SOIGNANTS En parallèle, la fréquentation des 709 services d’urgences a encore battu des records, avec plus de 21,8 millions de passages

20 Minutes avec AFP
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Un hôpital en France.
Un hôpital en France. — Ali AL-DAHER / AFP

Un nouveau chiffre pour appréhender la réalité de l’hôpital. Plus de 4.100 lits d’hospitalisation ont été supprimés en 2018 en France, selon un rapport de la Drees, le service statistique des ministères sociaux, publié ce vendredi. Sur la même période, le nombre de passages aux urgences a explosé.

Les fermetures de lits se sont poursuivies dans les établissements de santé publics et privés, qui avaient déjà franchi à la baisse la barre symbolique des 400.000 lits d’hospitalisation complète en 2017. Avec 4.195 suppressions supplémentaires en 2018, les 3.042 hôpitaux et cliniques disposaient exactement de 395.670 lits en fin d’année, selon le « panorama » annuel de la Drees.

500 lits supprimés dans les maternités

Cette perte de capacité d’accueil a été en partie compensée par la création de 1.845 places d’hospitalisation partielle (sans nuitée), portant leur nombre à près de 77.300. Un rééquilibrage qui illustre le « virage ambulatoire » des soins hospitaliers, avec une nouvelle hausse des hospitalisations partielles (16,1 millions de journées, soit +2 %) et un nouveau tassement des hospitalisations complètes (118,2 millions de journées, soit -1 %).

Toujours en 2018, onze maternités ont fermé leurs portes, le pays comptant désormais moins d’un demi-millier (492) de lieux de naissance. Dans un contexte de baisse de la natalité depuis plusieurs années, quelque 500 lits d’obstétrique ont été supprimés (15.400 au total).

A l’inverse, la fréquentation des 709 services d’urgences a encore battu des records, avec plus de 21,8 millions de passages, en hausse de 2 % sur un an. Une saturation qui a conduit quelques mois plus tard à une grève inédite des soignants, qui s’est rapidement étendue à l’ensemble de l’hôpital public, sans que les plans successifs du gouvernement ne parviennent à enrayer ce mouvement social.