VIDEO. Déconfinement : « Ma fille a fait une crise d’angoisse »... Des parents loin d’être soulagés par le retour « obligatoire » à l’école
EDUCATION Alors que le retour en classe se profile, l’angoisse est palpable dans certaines familles
- Les écoles rouvrent avec une « présence obligatoire » le 22 juin.
- Nous avons demandé à nos lecteurs comment leur famille vivait cette reprise.
- Vous êtes nombreux à avoir partagé vos angoisses plus que votre soulagement.
« Présence des élèves obligatoire en classe dès le 22 juin. » Ces mots, prononcés par Emmanuel Macron lors de son allocution dimanche, ont résonné dans les têtes de tous les parents à travers la France. Après des semaines d’instruction à la maison et une reprise au compte-gouttes depuis le 11 mai, voilà qu’il est l’heure de reprendre le chemin de l’école. Une reprise pour deux semaines, avec une distanciation physique allégée avec la plus faible circulation du coronavirus
Lundi, nous vous avions demandé si ce retour à l’école vous apaisait, s’il s’agissait d’un soulagement pour vous. A la lecture de vos témoignages, c’est plutôt… le ressenti inverse qui domine. Entre colère, angoisse et incompréhension, cette annonce a été un véritable coup de massue pour beaucoup de parents, et pour de nombreux élèves.
« De l’incompréhension, de la colère »
« Cette reprise obligatoire soudaine de l’école, je ne m’y attendais pas du tout ! J’avais enfin trouvé un équilibre avec mon enfant depuis plusieurs semaines », nous explique Isabelle. « Tout ça pour 15 jours d’école ! Une enfant de CP qui a enfin trouvé ses repères à l’école à la maison va devoir retrouver d’autres repères dans sa classe avec toutes les nouvelles règles sanitaires imposées », analyse-t-elle.
Des contrariétés partagées par Julie, maman de deux enfants, âgés de 4 et 7 ans : « De l’incompréhension, de la colère, voici les sentiments qui se mêlent actuellement dans ma tête. Je me donne à fond tous les jours pour l’enseignement, le ménage, la cuisine et le reste. Aujourd’hui, on me dit que mes enfants sont forcés d’aller à l’école la semaine prochaine ? Mes enfants sont aussi mécontents que moi, ils ont peur. Je suis outrée par cette obligation. J’espère surtout que nous serons autorisés à garder nos enfants chez nous si nous le souhaitons. » Rémy, lui, brave l’obligaton et ne remettra ses enfants en classe qu’en septembre. Parmi vos témoignages, nombreux sont ceux qui ont fait le même choix.
« Mon fils s’est mis à pleurer ! »
Chez les enfants, ce retour à l’école peut être une source d’appréhension, mais aussi de peur. « Ma fille de 9 ans a fait une crise d’angoisse avec maux de ventre quand je lui ai dit que les parents avaient obligation de remettre leurs enfants à l’école », confie Laurence. Le fils d’Isabelle, lui aussi, est inquiet : « Mon fils a 10 ans et a très mal vécu la crise du Covid-19… Ayant déjà très peur de la mort, cela n’a rien arrangé, cela a même empiré. Je ne sais pas quoi faire, le remettre à l’école ou pas ? Il le prend très mal. »
Un soulagement mesuré, pour certains
Si, dans l’ensemble, parmi nos lecteurs, le retour à l’école inquiète plus qu’il ne soulage, pour quelques familles, cette reprise est tout de même une bonne nouvelle. « Cette annonce a été comme une bouffée d’oxygène, mon fils est content, assure Carine. Mais je reste sur la réserve d’une mauvaise surprise. J’ai tenu deux mois à faire l’école à mon fils de 5 ans. Il n’a plus la motivation et devient insolent et inobéissant. Il manque un cadre extérieur au foyer ! » Cet encadrement des enfants dont elle nous fait part, d’autres parents ont réalisé à quel point il était précieux : « Nous ne considérons certainement pas l’école comme une garderie mais sommes conscients de tous les avantages qu’elle procure dans le développement d’un enfant (et surtout de la patience du corps enseignant). Notre fille serait ravie de retourner à l’école car elle a bien compris que nous ne sommes pas les enseignants idéaux », avoue Armance.
En définitive, ce sont bien les écoliers qui seront confrontés à ces nouveaux aménagements et Julie, maman de trois enfants, ne manque pas de le souligner : « Toute cette organisation est un vrai stress et aucune anticipation n’est possible. En demandant, au final, à nos enfants de s’adapter à tous ces changements. Bravo à eux, ils mériteraient d’être applaudis. »