Coronavirus dans l'Hérault : La crise sanitaire a un coût économique considérable à La Grande Motte

ECONOMIE Entre absences de recettes et aides distribuées aux commerçants pour éviter les faillites, la commune de La Grande Motte a subi de plein fouet la crise du Covid-19

Jérôme Diesnis
Les stations balnéaires comme La Grande Motte ont subi de plein fouet la crise sanitaire du coronavirus
Les stations balnéaires comme La Grande Motte ont subi de plein fouet la crise sanitaire du coronavirus — Jérôme Diesnis / Agence Maxele Presse
  • La crise sanitaire qui a mis à l’arrêt pendant deux mois la station balnéaire, a laissé des traces. Son maire estime les pertes sèches à six millions d’euros.
  • « Toutes les communes de France ont été touchées. Mais celles qui vivent essentiellement du tourisme, bien davantage encore », souligne Stéphan Rossignol.
  • La commune a prévu un plan d’économie et va puiser dans son épargne pour combler ce déficit. Mais exclue de reporter les grands travaux ou d’augmenter la pression fiscale.

Avec le déconfinement, la réouverture des plages, des campings ou des restaurants, La Grande Motte respire un peu mieux. Mais la crise sanitaire liée au coronavirus qui a mis à l’arrêt pendant deux mois la station balnéaire, a laissé des traces. « Entre le manque à gagner et le montant des aides débloquées, c’est une perte sèche de six millions d’euros pour notre commune », explique son maire, Stéphan Rossignol (LR).

Un gouffre pour une commune dont le budget principal s’élève à 26 millions d’euros, 50 millions si on y ajoute la gestion de l’ensemble des structures municipales. « Toutes les communes de France ont été touchées. Mais celles qui vivent essentiellement du tourisme, bien davantage encore », reprend le maire.

Le casino, 100.000 euros de taxes perdues par semaine pour la commune

L’absence de recettes liées au stationnement, à la taxe de séjour (les principaux hôtels, tels que le Mercure ou le Novotel ne rouvriront que le 1er juillet), à la fermeture du palais des Congrès ou encore à l’annulation de toutes manifestations, pèse lourd dans cette addition. Tout comme l’entretien du golf municipal ou la perte des taxes sur les jeux que touche la ville sur les recettes du casino. « Soit environ 100.000 euros de perdus par semaine », reprend Stéphan Rossignol.

A ces pertes sèches s’ajoutent les aides apportées au commerce : l’exonération sur l’année des droits de terrasses, notamment. « Un accompagnement important de la ville pour la relance économique de ces établissements qui ont perdu toute recette pendant deux mois. » « Nous avons loupé toute l’avant-saison et le premier mois de la saison », note Jacques Mestre, président de l’Union des métiers des industries et de l’hôtellerie de l’Hérault. Il estime « entre 20 à 30 % la perte du chiffre d’affaires sur 2020, à condition que l’activité reparte normalement. Ce qui est perdu ne se rattrape pas ».

Des aides aux commerçants

La ville de La Grande Motte a également décidé d’exonérer d’une partie de leur redevance les concessionnaires des plages privées (lesquels rapportent 900.000 euros à l’année à la commune) : à hauteur de 100 % pour les mois d’avril à juin, puis d’une diminution des charges pour les suivants.

Pour combler ces pertes, elle va puiser dans son épargne, réaliser des économies d’échelle, limiter les frais de communication et reporter des achats. Mais pas question de différer les grands travaux qui doivent marquer le mandat : le projet ville-port et le front de mer. « Dès le début de la crise, l’Etat nous a demandé de ne pas remettre en cause ces chantiers indispensables pour l’économie locale. » Ni d’augmenter la fiscalité. « Nous avons voté les taux, ils sont similaires à ceux de l’an passé », conclut l’édile, par ailleurs largement réélu au premier tour en mars.