Déconfinement à Rennes : La filière collecte et tri toujours à l’arrêt, les conteneurs du Relais débordent
RECYCLAGE L’entreprise solidaire demande aux donneurs de conserver encore un peu leurs vêtements usagés le temps que les collectes reprennent
- A Rennes comme ailleurs, les conteneurs du Relais débordent depuis la période de confinement.
- L’entreprise n’a toujours pas repris ses activités de collecte, de tri et de recyclage des vêtements, faute de débouchés.
- En attendant la reprise, le Relais appelle les donneurs au civisme, les invitant à confiner encore quelques jours leurs sacs de vêtements usagés.
Le spectacle est peu ragoûtant ces dernières semaines dans les rues de Rennes avec des sacs de vêtements qui s’amoncellent au pied des conteneurs du Relais. Cette scène se répète un peu partout en France avec des piles de vêtements déposées sauvagement sur la voie publique. Car si la collecte des ordures ménagères s’est poursuivie pendant le confinement, l’entreprise chargée de ramasser les sacs de vêtements et de chaussures usagées a, elle, dû cesser toutes ses activités le 18 mars.
Et le déconfinement n’a pas encore sonné la reprise pour les 3.000 salariés du Relais répartis dans toute la France. « Les collectes n’ont pas encore repris car l’ensemble de la filière de valorisation du textile est encore à l’arrêt faute de débouchés », souligne Pascal Milleville, directeur général du Relais Bretagne. Ses boutiques Ding Fring fermées pendant deux mois, l’entreprise solidaire doit également faire face à la fermeture des frontières. Impossible donc pour elle d’envoyer la fripe triée en Afrique, son principal marché.
Les stocks saturés et les conteneurs condamnés
Pour ne rien arranger, beaucoup de personnes ont profité du confinement pour s’adonner à un grand ménage de printemps, vidant les placards pour se débarrasser des vieux vêtements. Cela explique la belle pagaille qui règne en ce moment tout autour des conteneurs du Relais. « On a été contraint de les condamner car nous ne pouvons plus gérer les stocks qui sont arrivés à saturation », explique Pascal Milleville.
Pour des raisons de salubrité publique, le directeur du Relais Bretagne n’a pas eu d’autre choix pendant le confinement que de rappeler certains salariés en chômage partiel pour des missions de nettoyage. « On a ramassé 200 tonnes sur notre secteur en Bretagne, indique-t-il. Mais faute de place pour les stocker, on a envoyé 150 tonnes sur des plates-formes dans d’autres régions ».
La reprise des collectes prévue début juin
Dans l’attente d’une reprise des activités, qui devrait intervenir début juin, il en appelle au civisme des donneurs. « Les gens pensent bien faire en déposant leurs sacs dans les conteneurs mais ils ne nous rendent pas service en ce moment », assure Pascal Milleville, implorant de « confiner les sacs encore quelques jours ». Faute de quoi, les dons n’auront servi à rien avec déjà beaucoup de pertes. « On ne peut rien faire avec les sacs qui ont été éventrés car les vêtements ont été souillés ou mouillés », déplore-t-il.
Pour se remettre en ordre de marche et préparer une reprise qui s’annonce chargée, la filière de recyclage du textile espère également un petit coup de pouce financier de l’État et des collectivités.