Déconfinement : Comment l’application StopCovid va-t-elle fonctionner ?
TRACAGE Disponible dans les prochains jours, cette application mobile fonctionnera via la technologie Bluetooth
- L'application StopCovid sera déployée dans les prochains jours pour accompagner la deuxième phase du déconfinement.
- Son fonctionnement, basé sur le volontariat, est désormais plus clair.
- Les personnes diagnostiquées positives au coronavirus pourront notamment entrer un code dans l'application pour alerter les personnes qu'elles ont croisées au cours des deux dernières semaines.
Elle devait être disponible à compter du 2 juin. Si le Parlement donne son feu vert cette semaine, l’application pour smartphone baptisée « StopCovid » devrait finalement pouvoir être téléchargée dès ce week-end, annonce le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O dans un entretien au Figaro publié ce mardi. Mais en quoi consistera exactement cette appli développée sous l’égide de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) pour lutter contre la propagation du coronavirus ? On fait le point.
Quel est l’objectif ?
Alors que la deuxième phase du déconfinement doit bientôt débuter, l’application vise à « compléter le dispositif global [de lutte contre le coronavirus], en sus des masques, des tests et des brigades sanitaires », explique Cédric O au Figaro. Concrètement, StopCovid permettra d’informer les personnes utilisatrices qu’elles ont été à proximité de personnes diagnostiquées positives au Covid-19 quelques jours plus tard, pour qu’elles puissent prendre leurs précautions (auto-confinement, tests…).
Basée sur le volontariat et la technologie Bluetooth, l’application repose donc sur le principe de « suivi de contacts », et non de suivi des personnes malades elles-mêmes, soulignait la Cnil dans un premier avis publié en avril, complété par une nouvelle délibération favorable à l'application rendue publique ce mardi.
Comment se signalera-t-on en cas de dépistage positif ?
Selon plusieurs captures d’écran de l’application qui ont été diffusées, les personnes détectées positives au Covid-19 se verront remettre un code unique à entrer dans l’application. Cette dernière informera alors les utilisateurs et utilisatrices ayant été en contact avec les malades « dans un rayon d’un mètre environ, pendant plus de quinze minutes », indique Cédric O. Dans ces conditions, StopCovid « détecte 75 à 80 % » des smartphones environnants, poursuit le secrétaire d’Etat au Numérique. L’application a été notamment testée par 60 militaires au cours des derniers jours. Des portables équipés de l’appli leur ont été fournis pour mettre en œuvre différents scénarios (positionnement, déplacement…), a annoncé lundi le ministère des Armées.
Comment sera-t-on informé d’un contact prolongé avec une personne malade ?
Si vous avez téléchargé l’application, celle-ci vous enverra une notification si vous avez été, pendant plus de quinze minutes, à moins d’un mètre d’une personne malade. « L’application vous invitera donc à vous isoler, à prendre contact avec votre médecin, et vous aurez accès à un test », a détaillé Cédric O devant les députés ce mardi. Selon lui, la prise en compte par les services de santé d’un cas contact identifié par l’application sera « quasi équivalente » à un celle d’un cas identifié par les brigades sanitaires.
Quelles seront les données personnelles conservées ?
C’est l’une des principales inquiétudes liées à l’application. Sur ce point, le secrétaire d’Etat, qui a souligné qu’une partie du code de l'application a été rendu public, a voulu rassurer les députés : « Je ne peux pas vous garantir qu’il y a zéro risque. En revanche, ce que je peux vous garantir, c’est que nous avons pris toutes les garanties. C’est sans doute le fichier de santé le plus sécurisé de la République française ! »
« Son fonctionnement sera anonyme », a notamment signalé Cédric O. Le décret en préparation, qui devrait être rendu public ce mardi soir, selon lui, ne devrait donc pas prévoir l’obligation de renseigner ses nom, prénom et coordonnées dans StopCovid. Chaque smartphone conservera donc en mémoire les identifiants cryptés des smartphones croisés.
« Les données seront en outre effacées au bout de 14 jours. » Dans son avis, la Cnil souligne par ailleurs que l’appli « ne conduira pas à créer une liste des personnes contaminées mais simplement une liste de contacts, pour lesquels toutes les données sont pseudonymisées ». L’autorité administrative indépendante salue les « garanties substantielles » prévues par l’exécutif en matière de protection des données.
StopCovid sera enfin temporaire. « Le décret que nous préparons prévoit qu’elle sera automatiquement désactivée et que les données seront toutes effacées dans les six mois suivant la fin de l’état d’urgence sanitaire », précise le secrétaire d’Etat.
L’application permettra-t-elle réellement de lutter contre les contaminations ?
« Dès les premiers téléchargements, les applications de [suivi de contacts] évitent des contaminations car elles vont plus vite que les brigades de détection », assure Cédric O. Selon lui, StopCovid aura une « efficacité systémique » à partir de 10 % de personnes qui l’utilisent « dans un bassin de vie ».