Déconfinement : Les Bouches-du-Rhône devraient virer au rouge dans la carte des départements

DECONFINEMENT Selon Renaud Muselier, le président de la région Paca, les Bouches-du-Rhône devraient apparaître en rouge, et le rester, sur la carte du déconfinement

Adrien Max
Le département des Bouches-du-Rhône devrait être classé en rouge pour le déconfinement.
Le département des Bouches-du-Rhône devrait être classé en rouge pour le déconfinement. — Fabien Dupoux/SIPA
  • La carte avec les couleurs rouges ou vertes pour un déconfinement plus ou moins stricts des départements doit être publiée ce jeudi soir, mais seule celle du 7 mai servira d’indicateur aux collectivités territoriales.
  • Selon Renaud Muselier le président de la région Paca, les Bouches-du-Rhône devraient être classées en rouge.
  • Pourtant tous les indicateurs, le taux de nouveau cas, les capacités en réanimation et les capacités de dépistages sont bons, sauf le nombre de nouvelles hospitalisations.

Les Bouches-du-Rhône, une exception dans la lutte contre le Covid-19 ? Beaucoup ont avancé les bons chiffres du département, notamment en matière de mortalité, pour mettre en avant les résultats du traitement proposé par le professeur Didier Raoult. Mais à l’heure où le déconfinement pointe le bout de son nez et que les collectivités territoriales s’activent pour l’adapter localement, tout le monde a les yeux rivés vers deux couleurs : le vert, et le rouge.

Le gouvernement a annoncé que le déconfinement serait progressif en fonction de la couleur du département : un déconfinement plus souple pour les départements en vert, et plus stricts pour ceux en rouge. La région Paca est loin d’être la plus touchée par la pandémie de Covid-19, à la différence du Grand-Est ou de l’Ile de France. Pourtant, comme l’a annoncé le président de la région Renaud Muselier mercredi soir, les Bouches-du-Rhône devraient apparaître en rouge sur la carte diffusée pour la première fois ce jeudi par Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé.

Carte provisoire jusqu’au 7 mai

Une information que refuse pour le moment de confirmer l’ARS Paca. « On ne va pas s’avancer avant la prise de parole de Jérôme Salomon qui donnera les cartes et les couleurs. Pour l’instant nous n’avons pas encore assez d’éléments concrets et il ne s’agit que d’une carte provisoire, en attendant celle du 7 mai », explique-t-on. Selon l’ARS, les cartes diffusées jusqu’au 7 mai seront indicatives et provisoires, ce sera celle de jeudi prochain qui permettra aux préfets et aux maires d’adapter le déconfinement. Un réajustement ne devrait ensuite pas intervenir avant trois semaines, toujours selon l’ARS.

L’agence de santé précise les critères retenus : « Le taux de nouveaux cas dans la population sur les sept derniers jours, le nombre d’hospitalisation, les capacités hospitalières en réanimation et le système local de tests de détection des cas » Sur son site Internet, il est précisé que depuis l’activation de la phase 2 de l’organisation des soins critique, 981 lits sont mobilisables dans les services de réanimation. Au 21 avril, 334 personnes étaient hospitalisées en service de réanimation dans la région, et le 28 avril, dernière donnée disponible, elles étaient 287. Soit environ le tiers des capacités de réanimation de la région Paca.


De bons indicateurs, sauf pour les hospitalisations

En matière de test, si la ville de Marseille a longtemps, et fait peut être toujours, office de meilleur élève en France et même dans le Monde, le département des Bouches-du-Rhône est celui où l’on pratique le plus de tests en France. A noter que les données disponibles ne le sont que pour les tests de dépistages pratiqués par les laboratoires de ville. Dans la semaine du 13 avril au 19 avril, là aussi ce sont les dernières données disponibles, 5.202 tests ont été réalisés dans les Bouches-du-Rhône loin devant les quelque 2.000 tests réalisés dans les départements d’Ile-de-France. Les Bouches-du-Rhône semblent donc là aussi bien armées.

Concernant le premier indicateur, le taux de nouveaux cas dans la population sur les sept derniers jours, seules les données des laboratoires de villes sont disponibles. Entre le 18 avril et le 24 avril, le taux de positifs dans les Bouches-du-Rhône était de 3.66 %, contre 8.4 % en Moselle, et jusqu’à près de 14 % à Paris. Là aussi les indicateurs semblent assez rassurants.

Seul le nombre de nouvelles hospitalisations est à un niveau relativement élevé actuellement dans les Bouches-du-Rhône. Entre le 21 et le 28 avril, 80 personnes par jour sont nouvellement hospitalisées dans les Bouches-du-Rhône, soit sensiblement le même nombre de personnes qu’en Seine Saint-Denis, l’un des départements les plus touchés, avec 80,6 nouvelles hospitalisations en moyenne par jour. Quand le département du Rhône est à 53,6 hospitalisations par jour en moyenne, et les Alpes Maritimes, 12,3. Reste à savoir comment sera calculé et pondéré chaque indicateur précisément pour définir la couleur d’un département. Et comme prévient l’ARS, « un département en rouge ce jeudi peut devenir vert le 7 mai, et inversement ». Les cartes de ce jour-là seront donc déterminantes pour les trois prochaines semaines.