Coronavirus en Pays-de-la-Loire : Après le 11 mai, comment maîtriser l’épidémie dans une région plutôt épargnée ?
EPIDEMIE Au moment du déconfinement et dans les jours qui suivront, plusieurs indicateurs seront scrutés par les autorités
- La région des Pays-de-la-Loire, qui fait partie des territoires les moins touchés par l’épidémie, pourrait avoir davantage de latitude dans le plan de déconfinement.
- L’ARS prévient cependant que des réglages seront fait « en continu » et qu'elle réagira « au moindre signe de reprise de l’épidémie »
Ce qui se profilait se confirme jour après jour. A l’échelle du pays, la région des Pays-de-la-Loire a été « relativement épargnée » par l’épidémie de coronavirus. Avec un total de 326 décès malgré tout recensés dans les hôpitaux, selon le dernier décompte, le territoire semble avoir réussi à faire face à la situation, notamment en termes de lits de réanimation disponibles. Ce mardi, 94 malades s’y trouvaient mais la saturation ne s’est jamais fait sentir, même après avoir accueilli des patients d’autres régions, estime l’ARS. « Nous n’avons jamais dépassé les 180 places nécessaires, ce qui était notre capacité initiale », se félicite le docteur Pierre Blaise.
Alors que le Premier ministre Edouard Philippe a évoqué ce mardi que les départements seraient classés en deux catégories, l'une verte et l'autre rouge, les cinq composantes de la région pourraient aisément se situer dans la première, si la situation ne se dégrade pas brutalement d’ici là. Avec 2.902 cas confirmés de Covid-19 ce mardi soir, le nombre de nouveaux malades n’augmente plus que d’environ 2 % par jour. « Le confinement a clairement produit ces effets », répète l’ARS.
« Des réglages à faire en continu »
Alors, comment maîtriser l’évolution de l’épidémie, une fois que le déconfinement sera enclenché ? Si une latitude plus grande sera probablement accordée aux départements « verts », il ne faut pas s’imaginer retrouver sa vie d’avant, prévient l’ARS. D’autant que selon l'institut Pasteur, seul 1,9 % de la population ligérienne a été infecté, et donc potentiellement immunisée. « Il y aura des réglages à faire en continu, avec des mesures plus strictes au moindre signe de reprise de l’épidémie. Le déconfinement sera progressif, pour tout le monde. » Le préfet doit dévoiler les premiers éléments de son plan ce jeudi.
Pour ajuster les règles, les autorités scruteront différents indicateurs, comme le taux de contagiosité. En temps normal, celui du virus est de 3, c’est-à-dire qu’une personne en contamine trois autres, et ainsi de suite… Mais dans la région, ce chiffre est tombé à 0,7 ce qui permet cette extinction progressive de la propagation. « Nous devons maintenir ce taux à moins de un, ce sera l’un de nos baromètres, annonce Jean-Jacques Coiplet, directeur de l’ARS. Une des conditions sine qua non est le respect par nos concitoyens des gestes barrières. Il faut qu’ils continuent à se sentir confinés dans leur esprit, car il suffit d’un rassemblement social pour faire repartir le virus. »
Alors que la stratégie du gouvernement est de multiplier les tests, que ce soit pour les patients symptomatiques et les cas contacts, la région des Pays-de-la-Loire estime qu’entre 3.500 et 4.300 dépistages devront être réalisés chaque jour. « Notre capacité actuelle est de 4.000 tests, mais nous passerons à 8.000 dès le 11 mai, voire à 12.000 au mois de juin. » Les cas positifs devront s’isoler pendant quatorze jours, à domicile ou dans un hébergement mis à disposition. Les autorités ont déjà commencé à recenser les places disponibles dans les hôtels.