Coronavirus : 6.266 détenus en moins dans les prisons françaises depuis le 16 mars

EPIDEMIE Cette baisse est due à une diminution de l’activité judiciaire, ce qui entraîne une réduction du nombre de nouveaux détenus, et à des libérations anticipées

20 Minutes avec AFP
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Une prison (illustration)
Une prison (illustration) — KONRAD K./SIPA

Le ministère de la Justice, qui a pris des mesures visant à désengorger les prisons afin d’éviter une propagation du coronavirus, a annoncé, ce vendredi, que 6.266 détenus avaient été libérés entre le 16 mars et le 1er avril.

Au 1er avril, il y avait 66.309 détenus dans les 188 prisons françaises contre 72.575 le 16 mars, selon les chiffres de la Chancellerie. Il y a environ 61.000 places dans les établissements pénitentiaires.

La détention provisoire, réservée aux faits les plus graves

Cette baisse inédite est liée à la fois à une diminution de l'activité judiciaire, ce qui entraîne une réduction du nombre de nouveaux détenus, et à des libérations anticipées. Une circulaire mi-mars demandait de différer l’exécution des courtes peines d’emprisonnement et de réserver la détention provisoire aux faits les plus graves. Il y a par ailleurs eu des suspensions de peines pour raison médicale, des remises en liberté pour des détenus en détention provisoire, en attente d’être jugés.

De plus, une ordonnance prise dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire simplifie la libération des détenus arrivant à la fin de leur peine de prison. Lors de la présentation de ce dispositif, la garde des Sceaux Nicole Belloubet avait indiqué qu'« entre 5.000 et 6.000 » prisonniers pourraient bénéficier d’une libération anticipée. Le Conseil d’Etat examine vendredi un recours en référé (urgence) d’associations de défense des droits des détenus et de syndicats d’avocats et magistrats.

Près de 1.000 détenus en confinement

La section française de l’Observatoire international des prisons (OIP), l’association Avocats pour la défense des droits des détenus (A3D), le syndicat de la magistrature (SM) et le syndicat des avocats de France (SAF) relèvent que l’épidémie, qui touche tout le pays, a gagné les prisons françaises où la surpopulation fait courir un danger supplémentaire aux détenus. Ils demandent la libération des personnes à qui il reste six mois de détention, contre deux mois actuellement.

Un détenu et un surveillant sont décédés du Covid-19. Selon le dernier bilan de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP), donné vendredi, 48 détenus ont été testés positifs au coronavirus (contre 31 lundi) et 925 sont actuellement en confinement sanitaire. Plus de 300 ont terminé leur quatorzaine. Parmi les 42.000 agents pénitentiaires, 114 sont positifs (contre 75 lundi) et 931 sont en quatorzaine à domicile. Près de 400 sont arrivés à la fin de leur quatorzaine.